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Alain Wicht, 40 ans d'images à «La Liberté»

Il capte avec passion le quotidien de tout un canton

A Fribourg, qu’il sillonne depuis près de 40 ans, Alain Wicht est connu comme le loup blanc. Un loup à l'oeil vif et au coeur plein


Aurélie Yuste

Aurélie Yuste

26 avril 2023 à 14:07

Temps de lecture : 1 min

Portrait » En ce dimanche 18 septembre 2005, j’étais à des années-lumière de penser que ce type pourrait un jour devenir mon ami. Dans une église de Porsel pleine à craquer – 332 personnes s’appelant Denervaud, Dénervaud, Denervaux, de Nervaux, de Nervo et de Nervaux-Loys, provenant de Suisse, de France et de Grande-Bretagne, y étaient alors réunies pour fêter leur ancêtre commun Rodolphe de Nervaud –, je m’étais pris un joli savon que je n’ai toujours pas oublié.

En pleine nef, Alain Wicht m’avait ainsi clairement signifié son impatience. Dans les grandes largeurs et selon lui, je n’avais pas assez préparé mon reportage sur cette vaste cousinade. «Je n’ai pas toute la journée à te consacrer, figure-toi!» m’avait-il balancé. Près de 20 ans plus tard, je ris encore de ce premier contact un brin rugueux. Ce bonhomme, c’est incontestablement une tronche. Mais «Wicht», comme on aime à le nommer affectueusement, est avant tout un excellent photographe, curieux de tout et sincèrement intéressé par son prochain, quel qu’il soit, quoi qu’il fasse.

Ce bonhomme, c’est incontestablement une tronche

Avec le temps, ses coups de sang, on les chérit, ils font partie du personnage. Et alors que l’heure de la retraite vient juste de sonner pour lui, on admire sa ferveur que rien n’a émoussé. Alain Wicht a été engagé en juin 1984 à La Liberté par François Gross pour couvrir la venue du pape Jean-Paul II à Fribourg. Le rédacteur en chef d’alors l’avait mis au défi. «Je ne connais rien à l’image. Surprenez-moi.» Depuis, Jean-Paul II est décédé. Ainsi que Benoît XVI. Et le pape François ne semble pas au top. Pendant ce temps, notre photographe n’a effectivement cessé de nous surprendre, édifiant peu à peu un patrimoine visuel de ces 40 dernières années, avec un nombre incalculable de Fribourgeois passés devant son objectif.

«Tout s’est toujours aligné!»

Pas une route – à part peut-être en montagne, cet homme a le vertige (faites le Grand-Saint-Bernard avec lui et vous comprendrez) –, pas un hameau qu’il n’ait arpentés dans ce coin de pays. «Alain, c’est le personnage le plus connu de Fribourg, sourit Charly Rappo, le second photographe de La Liberté. Quand je vais faire mes reportages, on me demande souvent si je suis Alain Wicht. Je réponds alors que, malheureusement, ce n’est pas moi!» Devenu «photographe cantonal» malgré lui, c’est pourtant à l’image en mouvement que le fringant sexagénaire se prédestinait.

«Quand je vais faire mes reportages, on me demande souvent si je suis Alain Wicht»
Charly Rappo

«J’ai fait un apprentissage de photographe (au laboratoire Schmid, sur le boulevard de Pérolles, ndlr) dans la perspective de devenir cameraman à la Télévision romande. J’ai été candidat, mais je n’ai pas été pris. On m’a dit que j’étais fait pour travailler seul!» A moitié vrai. Certes, c’est seul que le Villarois sillonne le canton dans sa voiture estampillée aux couleurs de La Liberté. Mais pour chaque sujet, il retrouve un journaliste. «Il discute toujours avec la personne que nous interviewons et très souvent ses questions apportent un plus auquel je n’aurais pas forcément pensé. Et cela, c’est très appréciable», relève Patricia Morand, collègue de longue date et actuelle cheffe de la rubrique sportive de La Liberté.

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