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Gérard, la «voix» de la joie

Après des années d’animations en tout genre, Gérard Bersier coule aujourd’hui une retraite heureuse.

Gérard Bersier, bientôt nonagénaire, a été animateur dans des magasins, représentant, vendeur et voyageur.

10 avril 2022 à 13:25

Charmey » Impossible d’y croire! Lorsque Gérard Bersier nous parle de son âge, on pense d’abord à une blague. Après tout, le premier jour d’avril n’est pas si loin. Nonante ans dans quelques mois! Il nous attend au bord de la route, devant sa maison à Charmey, sautille (presque) de joie à la simple idée de faire un brin de causette. Un sujet qu’il maîtrise. D’aucuns diraient qu’il a la tchatche. Normal lorsqu’on a exercé les professions de vendeur, d’animateur et de voyageur de commerce.

Aucune fête nationale, désalpe, fête de musique, course de charrettes ou inauguration à Charmey en environs n’a échappé à son micro et à sa voix suave. Même la télécabine y est passée. Et son mariage aussi! Alors nous raconter son parcours, pensez-vous, c’est un jeu d’enfant pour ce futur nonagénaire gourmand, toujours positif et de bonne humeur.

Gérard, on ne le répétera pas mais, entre nous, quel est le secret de votre incroyable forme?

Gérard Bersier: C’est toujours la même histoire: c’est la tête et l’esprit qui comptent. Pour le reste, je vieillis comme tout le monde. Mais je pense que c’est surtout le fait d’être positif. Si vous vous levez le matin en vous disant que la vie est belle, ça fonctionne. Si vous vous levez en vous disant j’ai mal ici ou là, c’est foutu!

Qu’est-ce qui vous met en joie?

La simplicité. Le plaisir de vivre (et de manger, glisse son épouse Véronique, ndlr).

Famille

Né le 27 août 1932 à Cottens. Ses parents étaient ouvriers. Trois frères et sœur. A grandi à Lausanne. Deux filles. Quatre petits-enfants. Marié à Véronique. Habite à Charmey.

Formation

Apprentissage de vendeur en tissus d’ameublement. A travaillé comme vendeur notamment de graines de jardin. A été représentant chez Maggi et Oulevay, entre autres, puis animateur aussi bien dans des magasins que pour divers événements. A aussi animé les voyages Coop. Maîtrise fédérale de voyageur de commerce.

Hobbies

Marche. SSC

Vous avez été animateur pendant de longues années. Que faisiez-vous?

J’étais animateur de vente, surtout. Dans des magasins aussi. J’étais aussi représentant pour des marques, de biscuits principalement. J’enregistrais des slogans publicitaires pour des grandes surfaces. Je faisais les soldes à la Placette, à Fribourg, qui est Manor aujourd’hui. A Charmey, par exemple, j’ai tout animé. S’il se passait quelque chose, je faisais le speaker. C’était super! Un très beau métier!

En parlant de Charmey, à quelle occasion vous y êtes-vous installé?

Nous étions toute une équipe à préparer une maîtrise fédérale de voyageur. Un copain avait une ferme à Charmey et nous y sommes allés pour étudier. Ce n’était pas simple du tout, car je n’étais allé qu’à l’école primaire. Et encore! J’avais congé tous les après-midi. A cette époque, c’était comme ça pour ceux qui habitaient à la campagne. J’ai beaucoup regretté car j’ai souffert lors de la préparation de la maîtrise fédérale. Donc quand j’ai découvert Charmey, j’ai trouvé ce coin merveilleux. Je gagnais alors 800 francs par mois. J’ai trouvé un chalet et je me suis débrouillé pour l’acheter. Au fil des années, dès que j’avais un peu d’argent, je l’agrandissais et je construisais quelque chose.

Ma recette? Parler avec le cœur, dire bonjour, parler doucement.
Gérard Bersier

Qu’est-ce qui, dans ce job, vous plaisait tant?

Le contact avec les gens. Ce métier m’a permis de côtoyer de nombreuses personnalités, artistes, etc. Etre animateur, c’est le sourire, le plaisir de faire plaisir!

Vous souvenez-vous de votre première animation?

Oui, c’était pour la Coop Sainte-Cécile sur le boulevard de Pérolles, à Fribourg. Un vrai succès! C’était le rendez-vous des bonnes affaires. Il faut préciser qu’à cette époque, les prix étaient imposés et aucune date d’échéance ne figurait sur les produits. Les actions n’étaient alors pas courantes, mais nous pouvions offrir des petits cadeaux. Lorsque nous proposions des réductions, c’était donc un événement.

Votre recette?

Parler avec le cœur, dire bonjour, parler doucement.

Un événement, une rencontre qui vous a marqué?

J’ai présenté Jacques Dutronc au Théâtre de Beaulieu, à Lausanne. Il faisait alors une deuxième partie de soirée. J’étais censé le présenter, j’avais préparé un texte. Il mangeait dans un restaurant, il n’arrivait pas. Puis, il est venu. Et il a fait la présentation à ma place en se présentant lui-même. C’était formidable. Quel cas celui-là!

Vous n’en avez jamais eu marre?

Si! Quand je me faisais engueuler par les gens! Vous ne vous rendez pas compte! Je faisais du bruit avec mon micro! J’étais un grain de sable dans le rouage de certaines ménagères. Je partais quand ça arrivait, et ça n’entachait pas ma bonne humeur.

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