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Gabrielle Huguenot, fausse morbidesse

En proposant un univers à l’identité forte, teinté de fétichisme, la Fribourgeoise Gabrielle Huguenot se fraie un chemin dans le monde de la mode et plus particulièrement dans le design d’accessoires.

La Romontoise d'origine a remporté le Grand prix du jury accessoires du Festival international de Hyères. © Alain Wicht

11 décembre 2023 à 15:30

Temps de lecture : 1 min

Rencontre » Elle détonne dans ce tea-room un peu désuet de la capitale fribourgeoise. Quelque chose dans sa prestance, son aura même, pourrait faire croire qu’elle n’évolue pas dans son milieu habituel. Pourtant, ce lieu a bercé son enfance et c’est elle qui l’a choisi pour cette rencontre. C’est que les accessoires qu’elle porte contrastent: sac de luxe vintage chiné et imposant collier métallique au style glam rock créé par la designer elle-même.

«Le collier est fait d’éléments issus d'un collier de dressage pour chien désormais interdit. J’ai recyclé des fins de stocks pour en faire des bijoux», explique Gabrielle Huguenot. Etablie à Zurich, la designer de 28 ans a remporté plus tôt cet automne le Grand Prix du jury accessoires du Festival international de mode et d’accessoires d’Hyères (France). Une consécration dans le milieu très compétitif de la mode.

Seule Suissesse

Seule représentante suisse, Gabrielle Huguenot y a été présélectionnée dans pas moins de deux catégories: accessoires et mode. Elle sera finalement sélectionnée en tant que finaliste accessoires. Cela tombe bien, car elle aime s’en emparer pour créer un univers complexe. «Avec un accessoire, on peut se permettre davantage de choses, car il a une existence propre, contrairement au vêtement. Il est aussi plus intime… On peut choisir de le montrer ou non, quand le vêtement est utilisé comme protection ou message.»

Elle aime aussi interroger la fonction première de l’accessoire, à l’instar de ses hauts talons, dont elle a serti l’intérieur de piques et qui ne peuvent être portés. S’il n’est plus possible de l’enfiler, la chaussure est-elle encore un accessoire de mode ou devient-elle de l’art? «C’est libre à interprétation», estime celle qui parcourt les fins de stocks de métallerie, des milieux équestres, mais aussi quincailleries et boutiques BDSM à la recherche de pièces à recycler.

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