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Société

Elle élève des ânes au profit de l’empathie et de la biodiversité

Au Tessin, Erica Bänziger élève des ânes en difficulté, certains voués à l’abattoir

Erica Bänziger a la passion des ânes depuis l’enfance. Aujourd’hui, elle en héberge neuf à Cavigliano.

26 juin 2023 à 17:17

Animaux » A peine nous aperçoivent-ils dans l’enclos, qu’ils arrivent; Isabella, Camilla, Bobby, Ciccio, Stella… «Attention à votre carnet, ils mangent le papier…» Nous sommes à Cavigliano, dans le district de Locarno, au Tessin, dans le refuge pour ânes d’Erica Bänziger. Née à Berlin, 60 ans, diététicienne de profession, l’Appenzelloise d’origine a la passion des ânes depuis l’enfance. Ici, elle en héberge neuf. Pour la Protection des animaux, son étable peut en accueillir huit, mais Pasqualino, né à Pâques, et sa mère, comptent comme une unité jusqu’au premier anniversaire du bébé.

Il y a près de vingt ans, Erica a commencé avec deux ânes, morts depuis. Puis, elle a recueilli celui d’un homme âgé qui n’arrivait plus à s’en occuper. «Aujourd’hui, garder un seul âne est interdit par la loi. Ce sont des animaux très sociaux; ils doivent être deux ou un avec un cheval», explique-t-elle, précisant toutefois que «l’âne et le cheval parlent deux langues totalement différentes». Dans la nature, ils ne se rencontrent jamais: «Le cheval vient de Mongolie, l’âne est un animal du désert originaire d’Afrique, il aime la chaleur. C’est nous qui les avons réunis.»

«L’âne et le cheval parlent deux langues totalement différentes»
Erica Bänziger

Ils s’intègrent

Bella se distingue des autres ânes avec ses longs poils. Elle a été achetée en France, c’est une Baudet du Poitou, une race très ancienne, la plus ancienne, dit-on, de peut-être 1000-1500 ans, que les éleveurs croisaient avec une jument pour faire des mules. Celles-ci sont plus rapides – l’âne est lent et stable, plus fortes, donc capables de porter des poids plus lourds – et apprennent davantage que les chevaux. Lorsque les tracteurs sont apparus, la race a quasi disparu.

Il y a quatre ans, Erica a payé environ quatre mille francs pour faire venir Bella, frais de douanes et transport inclus. «Elle était portante, mais son bébé est mort à la naissance.» Erica aimerait bien trouver un mâle de la même race pour qu’ils s’accouplent. Dans la nature, les mâles vivent seuls et les femelles en collectivité, indique-t-elle. «Quand vient le moment de la reproduction, un groupe de quatre à cinq femelles peut accueillir un mâle, pas plus, sinon ils se confrontent entre eux.»

D’autres ânes en difficulté, certains voués à l’abattoir – «au Tessin, on fait du salami avec de la viande d’âne», relève-t-elle, la mine dégoûtée – ont été adoptés par Erica. Tous se sont bien intégrés. «En deux-trois jours, ils sont tous amis.» C’est ainsi que s’est progressivement créé son refuge.

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