Des roses qui n’ont peur de rien

Obtention » Il pleut des cordes. Ce matin-là, la ville de Nyon et la campagne alentour sont copieusement saucées, comme toute la Suisse d’ailleurs. Pourtant, dans la roseraie située sur le terrain du Service des espaces verts, les fleurs s’épanouissent, leurs ports fiers ou leurs retombantes arabesques comme inaltérés par les trombes diluviennes. Pour être honnête, il y a bien quelques rosiers qui font pitié à voir. Pieds froids et chefs échevelés, ils soulignent par leur infortune le quasi-miracle des sublimes efflorescences voisines. Il faut dire que ces dernières ne sont pas les premières roses venues, mais des bêtes de concours, dont certaines ont été couronnées samedi dernier belles parmi les belles.

A travers le monde, il n’existe que 29 concours de roses nouvelles. Celui de Nyon, avec sa deuxième édition, en est le benjamin. L’équipe d’organisation s’appuie toutefois sur une cinquantaine d’années d’expérience, ayant œuvré à la renommée du désormais défunt Concours international de roses nouvelles de Genève. Ce genre de concours permet aux obtenteurs – les personnes créant de nouvelles fleurs – de tester et promouvoir leurs produits les plus prometteurs. On peut donc y voir esquissées les tendances des prochaines années en matière de rosiers.

Bas les pattes!

Comme souvent les petits derniers, le Concours international de la rose nouvelle de Nyon est un brin trublion. Dès le départ, il a ainsi inscrit le principe du «zéro traitement» dans son règlement. Les employés du Service des espaces verts ont donc planté les rosiers, en fonction de leur nature, en mars 2019 ou mars 2020. Ils les ont arrosés, taillés et ont désherbé mécaniquement leurs pieds, mais sinon, bas les pattes! «Nous voulions montrer que c’est possible. Vous pouvez planter un rosier chez vous sans aucun traitement, qu’il soit chimique ou biologique, et avoir des fleurs splendides», s’enthousiasme Jean-Luc Pasquier, président du Concours international de la rose nouvelle de Nyon, président du Breeder’s Club, Club international des obtenteurs et, j’y arrive, chroniqueur dans notre journal. Dès cette année, les obtenteurs primés obtiennent le droit d’apposer le label Nyon Zéro Traitement sur leurs créations.