Logo

Société

Des pigeons pour représenter vos pensées au Belluard

Au festival Belluard Bollwerk, du 23 juin au 2 juillet, l’artiste Robin Meier Wiratunga proposera une performance avec le vol des pigeons

Robin Meier Wiratunga cherche du sens dans le vol des oiseaux.

15 juin 2022 à 18:25

Temps de lecture : 1 min

Belluard Bollwerk » Musicien, compositeur, artiste, Robin Meier Wiratunga s’est fait une spécialité de travailler avec les animaux. Fasciné par l’émergence de l’intelligence, naturelle ou artificielle, ainsi que par le rôle de l’homme dans un monde gouverné par les machines, il a notamment mis en scène des moustiques, des lucioles ou des corbeaux. Formé en Suisse mais basé à Paris – où il a étudié la philosophie cognitive –, Robin Meier Wiratunga produit des pièces sonores inattendues et inspirantes. Le quotidien Le Monde l’a qualifié d’«artiste du futur» tandis que la revue Nature le surnomme le «maestro de l’essaim».

Pour le festival d’art contemporain Belluard Bollwerk, à Fribourg du 23 juin au 2 juillet, Robin Meier Wiratunga s’associe au performeur canadien Stephen Thompson. Ensemble, ils créeront une performance nommée Apophenia – Meaningful Connections between Unrelated Things: une «constellation d’écoute et de mouvements» qui proposera au public «d’expérimenter la compréhension du monde par le prisme des neurosciences et le vol des oiseaux». En effet, le spectacle se déroulera chez le colombophile Marius Stritt, à Alterswil, qui prêtera à l’artiste ses pigeons voyageurs (mercredi 29 juin à 16 h et 19 h et jeudi 30 juin à 17 h). Interview.

Comment décririez-vous votre démarche?

Robin Meier Wiratunga: Je m’intéresse au vivant et aux interactions qu’on peut avoir avec le monde et en particulier les êtres vivants qui nous entourent. Mes projets partent tous d’une observation scientifique. J’ai fait par exemple une installation avec des moustiques vivants qui chantent des chants indiens. Des chercheurs ont observé que les moustiques accordent leurs bourdonnements afin de pouvoir s’accoupler en vol. Ce comportement m’intriguait en tant que musicien. J’ai passé des mois dans un laboratoire de moustiques en Inde pour reproduire ce phénomène et ensuite pouvoir jouer avec. J’ai aussi décliné ce principe avec des lucioles que j’ai amenées à se synchroniser sur des lumières LED. En résumé, je fabrique des petits écosystèmes où les animaux, l’humain et les machines tissent des interactions.

Cela doit être assez compliqué de travailler avec des animaux. Comment faites-vous?

C’est toujours une aventure (rires). Il y a souvent une longue préparation. Pour les lucioles il m’a fallu une douzaine d’années de gestation. On ne peut pas aller les chercher dans la nature… Il faut les élever en masse, ce qu’un petit nombre de laboratoires parviennent à faire, notamment au Japon, où ces insectes prennent une place assez importante dans les traditions. Il y a par exemple des lâchers de lucioles dans certains temples.

La performance que vous réaliserez à Fribourg dans le cadre du festival Belluard Bollwerk se nomme Apophenia. Qu’est-ce que cela veut dire?

L’apophénie est un terme qui désigne le fait de voir des motifs là où il n’y en a pas. L’exemple le plus parlant serait de voir des formes ou des visages en regardant les nuages. C’est le fait de relier des choses qui ne sont pas liées, de donner du sens à des synchronisations de choses alors qu’il n’y en a pas. Lorsque deux personnes pensent à la même chose en même temps nous y voyons une transmission de pensée alors que c’est juste le fruit du hasard. La croyance en des conspirations mondiales est également une forme d’apophénie. C’est cette faculté de voir des motifs partout qui me fascine.

Que va-t-il se passer au Belluard?

Je vais relier des choses disparates. Je vais relier une conférence d’une neuroscientifique avec l’observation des oiseaux dans le ciel, comme les Etrusques il y a 3000 ans, relier la danse avec la performance musicale. Ce sera le fil rouge du spectacle.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique

Société

Edition 5.0. Innovation éditoriale: les systèmes transforment le paysage de l’information moderne

Dans l’univers dynamique de l’édition, les systèmes éditoriaux se distinguent en facilitant la collaboration, en optimisant la production grâce à l’automatisation, et en assurant une diffusion personnalisée et sécurisée. Ces outils, en constante évolution, s’imposent comme des partenaires essentiels pour répondre aux défis toujours plus diversifiés du secteur de l’information contemporain.