Botanique » Au printemps passé, vous avez peut-être reçu une offre alléchante de votre jardinerie bio, vous promettant monts et merveilles, ou presque, pour autant que vous introduisiez un champignon microscopique dans votre potager. Aujourd’hui, entre trois plants de tomates moribonds et quatre concombres biscornus, vous ne pouvez vous empêcher de vous demander: ai-je eu la bourse un peu trop serrée? Aurais-je dû embrasser la révolution mycorhizienne?
Depuis quelque temps, on ne cesse de nous parler des sols. On nous dit qu’ils sont vivants, qu’ils abritent une faune et une flore insoupçonnées. En fait, un quart de la biodiversité terrestre se trouverait dans les sols. En plus des innombrables arthropodes qui la parcourent, des abondants lombrics qui la labourent, la terre est également travaillée par des bactéries et des champignons. Et ce sont ici ces derniers qui nous intéressent tout particulièrement (quand bien même l’ensemble de ce petit monde est fort utile).
Soixante champs
Les champignons mycorhiziens (dérivé de deux termes grecs qui signifient «champignon» et «racine») sont des symbiontes de nombreuses plantes qui poussent sur notre planète. Comprenez qu’ils vivent en symbiose avec elles. A l’inverse des champignons parasites, ils entretiennent donc une relation mutuellement bénéfique avec leurs hôtes, ou plutôt les racines de ces dernières. Leurs hyphes les colonisent et se développent alentour en très grande quantité, sondant la terre à la recherche, entre autres, de nutriments. Omniprésents, ils sont connus pour transmettre jusqu’à 80% du phosphore utilisé par une plante et pour améliorer la résistance des plantes aux stress environnementaux, tels que la sécheresse ou les pathogènes.