Droits des femmes » Pour avoir offert des pilules abortives à une femme en 2020, la militante Justyna Wydrzynska a été condamnée en mars à huit mois de travaux d’intérêt général. Une première dans un pays qui n’autorise l’avortement qu’en cas de danger pour la vie de la femme enceinte, de viol ou d’inceste. Le nombre officiel d’avortements légaux est de 162 en 2022. Selon les ONG, plus de 100’000 interruptions de grossesse seraient pratiquées en réalité.
Justyna Wydrzynska, ingénieure, a fait appel de sa condamnation et promet d’aller à la Cour européenne des droits de l’homme, à Strasbourg, en cas d’échec. Elle est actuellement en Suisse, à l’invitation d’Amnesty International qui soutient la cofondatrice d’Abortion Dream Team, proche d’Avortement sans frontières, dont elle est l’un des piliers.
Justyna Wydrzynska, pourquoi refusez-vous votre condamnation?
Justyna Wydrzynska: Nous avons tous, hommes ou femmes, le droit de décider de ce qui advient de notre corps. Et nous avons aussi le droit de nous soucier des autres. Quand la loi l’interdit, ce droit d’aimer et d’aider en conscience devient un délit. Je refuse cela.