Logo

Société

Ciel bleu après Lorage

Polymécanicien de formation, Thibaut Maillard, alias Lorage, est rappeur et coach en gestion du stress

«Je cherche surtout à créer, à faire de la production musicale, de l’écriture», explique Thibaut Maillard.

23 octobre 2021 à 11:16

Musique » Il a un peu ri, lorsqu’on lui fait remarquer qu’il n’a pas vraiment l’air d’un rappeur. Il doit avoir l’habitude. Les clichés ont parfois la vie dure. Celle de Thibaut Maillard, alias Lorage, est plutôt douce, comme lui.

Ce Fribourgeois âgé de 28 ans est un grand sensible, et cela se sent bien au-delà de ses compositions. Auteur, producteur, coach en gestion du stress, il a été polymécanicien dans une autre vie et s’est enfin trouvé après quelques années d’errance et un voyage d’une année. Le ciel est à nouveau bleu…

Famille

Né le 15 janvier 1993. A grandi à Fribourg. Son père, Bruno, est photographe et sa mère, Isabelle, enseignante. Une sœur. Habite à Fribourg.

Formation

Apprentissage de polymécanicien à l’Ecole des métiers et maturité technique. Coaching professionnel. Travaille à mi-temps dans une station-service. A créé l’association Hasard Records, avec laquelle il a construit un studio d’enregistrement à Villars-sur-Glâne.

Hobbies

Nature, musique, cinéma.

 

Thibaut, vous m’avez dit ne pas aimer la scène. Pourquoi?

Je cherche surtout à créer, à faire de la production musicale, de l’écriture. Je suis un artiste très studio. J’ai beaucoup d’amis qui adorent la scène. Moi, j’en ai fait un peu. Il y a de la demande, j’avais sept concerts prévus en 2020, mais ils ont tous été annulés, sauf un, à cause du Covid-19. Je me suis rendu compte, surtout durant cette période, que ce n’est pas moi, ce n’est pas ce que je recherche. Ça me stresse. Je ne vais pas voir des concerts non plus, je n’aime pas la foule.

Faire du rap sans se produire sur scène… Vous êtes nombreux dans ce cas de figure?

Je dois être unique. Non, je plaisante! Plusieurs artistes ne se produisent pas sur scène. Mais c’est vrai que ça prend plus de temps pour se faire connaître, même si la présence des réseaux sociaux permet quand même d’y parvenir.

Que ressentez-vous sur scène? De l’angoisse? Du stress?

La semaine avant un concert, je suis très angoissé, mais étant donné que j’ai une formation en gestion du stress par mon coaching, je dispose de techniques qui me permettent de gérer. Mais je préfère être honnête en disant que je n’aime pas ça.

Comment votre choix est-il perçu?

Beaucoup ne le comprennent pas. Plusieurs amis musiciens vivent pour la scène, c’est la cerise sur le gâteau, alors que moi je dois me forcer. D’autres ne comprennent pas ma passion pour le studio; je pourrais y passer des heures. C’est mon élément. J’aime aussi jouer dans des clips. Le cinéma, d’ailleurs, me tenterait beaucoup…

«Beaucoup ne comprennent pas mon choix. Plusieurs amis musiciens vivent pour la scène»

Votre choix de ne plus faire de scène ne vous prive-t-il pas du contact avec le public?

Non car le contact existe, des gens m’écrivent et j’ai des retours. Et je ne suis pas un ermite! Mais c’est vrai que beaucoup aimeraient que je fasse des concerts… Je ne dis pas que ça n’arrivera plus jamais, mais je vais être sélectif car je ne veux pas participer à des grosses tournées, comme le font de nombreux rappeurs. C’est pour cela que je dis que ma carrière aura davantage des airs de marathon que de sprint. J’ai le temps! J’ai signé avec un label de distribution à Paris et mon catalogue de chansons me permet d’avoir un petit revenu.

Au fait, pourquoi avoir choisi Lorage comme nom de scène?

Il y a ce truc, chez les rappeurs, à vouloir trouver un nom stylé. Tout est venu d’un chat que j’ai caressé. J’ai demandé son nom à sa propriétaire. Il s’appelait Orage, donc ça m’a fait tilt. Par chance, elle n’a pas dit Pluie. Il y a un côté sombre, torturé qui correspond bien à mes chansons.

A quel âgé avez-vous commencé le rap?

J’ai commencé à écrire à l’âge de 20 ans. Je me suis vite pris au jeu, mais j’étais encore en apprentissage. J’avais moins de temps à disposition.

Votre genre de prédilection?

On est loin du rap gangsta. Beaucoup assimilent ce que je fais à de la chanson française. Je parle des émotions, de l’amour, de la dépression. La palette est large.

 

De ce que vous avez vécu personnellement?

Oui, toujours! Plus c’est personnel, plus c’est universel.

Comme une thérapie?

Ah oui, c’est le moins qu’on puisse dire! Pour moi, cela a été quasi radical. Je dois parfois chercher mes mots, il m’arrive d’être un peu timide. Le rap me permet d’écrire et de dire exactement ce que je veux. C’est moi qui décide quand ça doit sortir.

Vous avez ri, mais vous n’avez pas le profil type du rappeur…

J’adore quand on me dit ça! Ça me fait plaisir de ne pas correspondre à un cliché. Je n’ai jamais essayé de me faire passer pour quelqu’un d’autre, ni de faire croire que ma vie était plus dure que ce qu’elle a été en réalité. C’est d’ailleurs arrivé plusieurs fois que des gens me disent qu’ils n’aiment pas le rap en principe, mais qu’ils aiment ce que je fais.

On est aussi loin de votre première formation de polymécanicien…

J’ai suivi cette formation par défaut. Je ne me sentais pas à l’aise au collège, donc j’ai suivi une autre voie. Je voulais quand même aller à l’université et étudier la psychologie. J’ai donc fait cet apprentissage avec une maturité et la passerelle me permettant d’aller à l’université mais, en fait, je n’ai jamais travaillé dans ce domaine et encore moins étudié la psychologie (il rit).

Vous vous êtes reconverti dans le coaching. Pour quelles raisons?

Je suis parti durant un an en voyage, sac à dos, tout seul entre la Colombie, le Mexique et les Etats-Unis, entre autres. Je suis tellement chanceux d’avoir pu le faire. En rentrant, j’avais une vision très différente des choses. Je me suis lancé dans le coaching en essayant de trouver une alternative à la psychologie. J’ai rencontré une personne qui exerce ce métier de coach et cela m’a motivé. J’ai aussi suivi dix séances chez elle et j’ai trouvé cela extraordinaire. J’ai ensuite décidé d’entreprendre une formation dans ce domaine à Genève.

Que faites-vous concrètement?

Ce sont beaucoup des exercices, de respiration, de la méditation, car le coaching est une forme de développement personnel, même s’il s’agit avant tout d’accompagnement.

Vous vous en sortez financièrement?

Une personne un jour m’a demandé si j’étais riche, tout cela à cause du nombre de vues engendrées par mes vidéos sur internet. C’est tellement loin de la réalité! Mais je ne me plains pas, bien au contraire!

Talents et envies multiples

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique

Société

Edition 5.0. Innovation éditoriale: les systèmes transforment le paysage de l’information moderne

Dans l’univers dynamique de l’édition, les systèmes éditoriaux se distinguent en facilitant la collaboration, en optimisant la production grâce à l’automatisation, et en assurant une diffusion personnalisée et sécurisée. Ces outils, en constante évolution, s’imposent comme des partenaires essentiels pour répondre aux défis toujours plus diversifiés du secteur de l’information contemporain.