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Christiane ne perd jamais le fil

Grande sportive et tricoteuse invétérée, Christiane Jolliet, 70 ans, a vécu plusieurs vies. Rencontre

Christiane Jolliet ne quitte jamais ni ses tricots, ni son sourire, et encore moins sa joie de vivre.

30 janvier 2022 à 17:13

Bulle » La vie est belle! Et bien remplie. Christiane Jolliet le répète à l’envi. Elle évoque ses deux ans passés en Algérie, où elle a monté divers ateliers destinés aux femmes. Elle raconte son amour du partage, de la transmission et de l’aventure. Elle insiste sur sa curiosité naturelle, son envie d’apprendre toujours et encore à passé septante ans. Elle se marre en narrant ses premiers exploits sportifs dans la boue ou dans les airs. Et elle n’oublie pas ses créations et délires artistiques de tricoteuse professionnelle. Aucune crainte de perdre le fil avec cette Bulloise, avide de jeux de mots, dont les pelotes sont à l’image de sa vie: colorées et sans fin…

Christiane, vous êtes une amoureuse du tricot depuis toujours. Comment êtes-vous tombée dedans?

Je suis née dedans! Dans ma chambre d’enfant, il y avait une machine à tricoter. Ma mère tricotait, faisait de la couture sans avoir jamais appris ni pris de cours. Je tricote tous les jours. Je ne pars jamais sans un travail avec moi, même si je ne le touche pas.

Les pelotes, ça vous apaise?

Oui, c’est apaisant et surtout très créatif. Je suis curieuse de nature et quand je vois une pelote, je me demande ce que je vais en faire alors je cherche, je fouille et je réalise. Puis, je transmets aussi mes techniques et idées à mes clientes devenues des amies… Le tricot, en fait, réunit tout ce que j’aime. Je fais tout ça chez moi, j’ai transformé mon appartement pour cela. Donc je vis dans la laine… Mais fraîche (elle rit de son jeu de mots, ndlr)!

Existe-t-il des périodes durant lesquelles vous n’avez pas tricoté?

Oui, il y en a eu. Lorsque j’étais conseillère en assurance à Genève, mes journées étaient très remplies et longues, donc j’avais moins de temps. Mais j’ai toujours tricoté, même peu. C’est ma façon de m’exprimer. Ce n’est pas un simple passe-temps! Je me souviens lorsque j’avais seize ans à Avenches. J’avais tricoté un pull décolleté en V à l’avant et à l’arrière, du jamais-vu! Avec des manches larges et de couleur vieux rose! Il m’avait valu de nombreuses critiques.

Cette passion, vous l’avez même transmise en Algérie. Comment cela s’est-il passé?

J’étais alors au chômage. Mon ex-mari est Algérien, et il a suivi une formation de fromager à Morlon. Nous sommes donc partis dans son pays, où il a travaillé comme fromager. Ma belle-sœur, que je ne connaissais alors pas, m’a demandé d’amener une machine à tricoter car elle voulait monter un atelier. Je lui ai dit: tu sais que tu ne t’adresses pas à un saint là, mais à Dieu directement (nous rions)! J’y suis restée de 2005 à 2007 jusqu’à notre séparation.

Qu’y avez-vous entrepris? Parce que, bien entendu, c’était exclu pour vous de ne rien faire…

Alors, dans l’ordre, il y a eu: un atelier de tricot, de confection de perles et bijoux. Puis, j’ai monté une salle de gym pour les femmes, car il n’existait rien pour elles. J’adore apprendre aux autres! J’ai formé ainsi plusieurs femmes. Il y a aussi eu une bibliothèque, ainsi qu’une école où je donnais des cours de français et d’anglais aux enfants. Ah oui, et nous avions aussi pris des skis pour donner des cours car nous étions entourés de montagnes!

Que gardez-vous comme souvenir de cette expérience?

Ce n’était que deux ans, mais cela a représenté vingt ans de ma vie tellement c’était intense et magique!

Et aujourd’hui, vous êtes toujours très active, dans le sport notamment. Que faites-vous?

C’est une nouvelle passion car, auparavant, je n’étais pas très sportive mis à part un peu de ski et de marche. Il y a deux ans, j’ai décidé de m’y mettre car j’avais du diabète et du cholestérol ainsi que de l’hypertension. J’étais également encore légèrement en surpoids à cette période, Il fallait bouger. Mais je voulais être coachée. C’est comme ça que je suis tombée sur une annonce qui m’a fait tilt. C’était à Bulle. J’ai un coach génial avec un dynamisme incroyable. C’est lui qui m’a poussée à relever certains défis, comme participer au Mud Day (jour de la boue en anglais). Il s’agit d’un parcours du combattant, une course de treize kilomètres composée de plusieurs obstacles en rampant, en se pendant à des échelles, etc. Je me suis entraînée pendant des mois pour cela, et j’ai participé à la dernière édition en 2019. J’ai adoré ça! Il y avait une ambiance! J’étais évidemment la doyenne. Je me suis aussi inscrite au Winter Day, le même concept mais dans la neige, mais cela n’a pas eu lieu à cause de la pandémie. Je me souviens que j’avais demandé le rabais AVS lors de l’inscription. Ils n’avaient jamais vu ça. Je compte bien participer à la nouvelle édition, qui aura lieu à Nendaz le 2 avril.

Qu’est-ce qui vous plaît tant dans cette activité?

Le fait de se dépasser et de montrer qu’il n’y a pas d’âge pour ça! Je fais huit heures de sport par semaine. Quand je ne tricote pas, je fais du TRX. Je suis toujours pendue à quelque chose, vous voyez (elle rit). Ah, et j’aime aussi beaucoup les vols en soufflerie, j’en suis même amoureuse! Mon prochain défi? Un saut en parachute depuis un hélicoptère.


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