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Capitaine Flamme est de notre galaxie

Boulanger-pâtissier de métier, Alain Monnier s’est lancé dans la fabrication de bougies artisanales

Alain Monnier, Invité du lundi Photo Lib/Alain Wicht, Bulle le 01.02.2023Alain Wicht/Alain Wicht/La Liberté

Kessey Dieu

Kessey Dieu

4 mars 2023 à 14:35

Bulle » Que n’a-t-il pas fait? Son CFC de boulanger-pâtissier en poche, Alain Monnier met entre parenthèses un début de carrière dans le basketball pour exécuter son service militaire. Trois ans de garde-à-vous plus tard, le jeune officier travaille comme responsable de production dans une boulangerie industrielle à Lausanne. Nouveau virage après une tentative de reconversion en maître socioprofessionnel suivie de 15 ans de gestion de sinistres avec le lancement de Capitaine Flamme en octobre, une marque de bougies décoratives façonnées dans son atelier bullois. Un «cyberlab» qui fleure bon la paraffine et l’artisanat, le tout relevé d’une légère note de folie. La même qui brûle dans les yeux de braise de cet éternel farfouilleur de métiers.

Privé

Né le 6 nov. 1978. Fils de Francis et Lydia. A grandi à Saint-Légier avec son frère Olivier. Vit à Moléson-sur-Gruyères avec sa chatte Nikita.

Formation

CFC de boulanger-pâtissier. Obtient le grade d’officier à l’armée. Responsable de production dans une boulangerie lausannoise jusqu’en 2005. Gestionnaire de sinistres à l’Helvetia jusqu’en 2020. Fonde Capitaine Flamme le 1er octobre 2022.

Passions

Guitariste autodidacte, ancien joueur de basket en ligue A.

Alain, comment est née cette passion pour la cire?
J’ai toujours aimé les bougies. J’aime ce qui brille, la lumière et le monde de la nuit bien sûr, sûrement des restes de mes années de boulanger-pâtissier. Après, tout est parti d’une idée, ou plutôt d’un fantasme: celui d’une pièce monumentale qui reste pour l’heure secrète mais que j’espère bien parvenir à réaliser un jour. L’idée a germé un samedi soir sur mon canapé et le lundi suivant je prenais mon premier cours!

Des assurances à l’artisanat, il n’y a qu’un pas… gigantesque! Un monde que vous avez quitté sans regret?
J’ai posté une minibio sur les réseaux pour mes quatre mois d’activité et lorsque je résume mes années dans les assurances, j’explique: «Vous savez, le mec qui vous répond après un sinistre: «Eh bien non, ce n’est pas couvert, bonne journée!», bah c’était moi. Donc sans regret, oui.

C’est quoi, une bonne bougie?
Déjà, une bougie qui ne fout pas le feu à votre appartement! Pour ma part, je ne plaisante pas avec la sécurité, il faut dire je fais tous mes tests dans mon chalet en bois… Mais une bonne bougie, ça dépend surtout des critères du client, c’est pourquoi j’attache beaucoup d’importance à la personnalisation.

Cirier, un métier qui ne s’improvise pas. Vous avez suivi une formation?
Il n’y a pas de formation à proprement parler, rien d’officiel en tout cas, c’est un savoir-faire qui se transmet. J’ai cherché la personne qui m’apparaissait comme la meilleure dans le domaine, celle qui faisait les choses les plus folles, j’ai suivi une formation auprès d’elle durant une année plus quelques cours de perfectionnement. Ensuite, c’est surtout de la recherche et de l’expérimentation.

Et des ratés aussi, je suppose…
Bien sûr! Il y a eu deux ou trois «Nom de bleu» dans cet atelier… Il faut dire que quand il y a une pièce qui me résiste, je ne lâche jamais. Et tant que le résultat n’est pas exactement celui que j’attends, je fais des petits cadeaux aux copains, aux copines, à la maman, ils ont des bougies à ne plus savoir qu’en faire… Mélanie, une amie proche qui me donne un coup de main sur les marchés, a une succursale chez elle.

L’entrepreneuriat a connu des temps difficiles ces dernières années. Comment gérez-vous l’insécurité?
En fait, j’ai cherché plusieurs fois à me mettre à mon compte mais la bonne occasion ne s’était jamais vraiment présentée. Ici l’insécurité est réelle, j’ai investi mon 2e pilier dans le projet mais je me suis dit: «Pas de femme, pas d’enfants, si je me casse la figure c’est tout seul.» Et je n’aurai au moins pas de regret en y repensant dans 15 ans. Donc je me sors les pouces et je fais tout ce qu’il faut pour survivre avec cette activité parce que bon, ça reste des bougies…

Des bougies qui flirtent avec l’œuvre d’art. Vous l’avez toujours eue, cette âme de créateur?
Il y avait un peu de ça dans la boulangerie-pâtisserie à la différence que quand on bosse en laboratoire, c’est souvent la vendeuse qui reçoit les éloges. Là je suis en première ligne sur les marchés et c’est vrai que ça nourrit énormément. Après j’ai toujours baigné dans le monde de l’art, de par mon papa, pianiste professionnel et peintre, ça a été comme une révélation le jour où je me suis retrouvé dans un atelier, je me suis dit: «Ouais, c’est ça que je veux faire!»

Crânes en cire, bougies parfumées ou encore classées X… Il y a une logique dans votre assortiment?
L’idée, dans un premier temps, c’était de faire ce qui me plaisait. Comme tout le monde j’ai plusieurs facettes: un côté zen, spirituel, provoc, etc., et je voulais qu’on retrouve toutes ces facettes sur l’étagère de mon atelier. Et l’objectif, c’est que tout le monde y trouve son compte, que ce soit pour faire rigoler un copain ou offrir quelque chose de plus attendrissant.

«Je voulais qu’on retrouve toutes ces facettes sur l’étagère»
Alain Monnier

C’est un cliché ou le milieu est plutôt féminin?
Juste. Les hommes commencent à monter en puissance mais c’est vrai qu’à l’origine le domaine est assez féminin. D’où le nom Capitaine Flamme, une petite touche masculine histoire de me démarquer de mes consœurs. Et comme je suis né le même jour que le dessin animé…

Ce projet, c’est le bon ou le capitaine a déjà d’autres galaxies en tête?
Tout dépend de ce que la vie nous réserve. C’est vrai que j’ai exercé plein de corps de métier, j’aime bien farfouiller, saisir les occasions qui se présentent. Peut-être que dans 10 ans je serai pêcheur, je rénoverai des églises en Roumanie, qui sait? Les opportunités de la vie, vous savez...

Plus d’infos sur www.capitaine-flamme.ch


La semaine de l’invité

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