La neige de A à Z » Il sort peu après les premiers flocons. Quand il passe au petit matin sur la route enneigée, on reconnaît immédiatement le bruit si particulier de ses roues chaînées et de sa lame qui racle la chaussée en levant tantôt des gerbes d’étincelles. Ses phares puissants le rendent encore plus impressionnant: le chasse‑neige est sans conteste un engin qui appartient à la mythologie de la route! Apparu au XIXe siècle, il est vite devenu indispensable dans les régions de montagne, à tel point que de nombreux concours et un championnat du monde furent organisés pour honorer les meilleurs conducteurs.
Mais ce mot ne désigne pas seulement cette formidable machine de déneigement. La chasse-neige (oui, au féminin!) désigne un phénomène météorologique fréquemment observé en haute montagne: le transport de neige par le vent en l’absence de précipitations. Quand la neige est meuble et le vent fort, ce dernier mobilise les cristaux de surface et les emporte. Si la surface balayée est vaste, la concentration de neige dans l’air est élevée et le flux est très important. Les cristaux, transportés par diffusion turbulente, forment sur les crêtes de grands panaches visibles loin à la ronde. Les masses de neige qui transitent alors d’un versant à un autre sont considérables. Le saviez-vous? Pour désigner cette tempête de neige sans chute de neige», les Québécois parlent de «poudrerie»…