Benoît Aubert s’appuie sur les prestations de l’acteur pour livrer sa vision d’un management efficace
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16 janvier 2023 à 18:30
Essai » «Ecoutez-moi bien. Si un jour, après avoir beaucoup travaillé, vous parvenez comme moi à un poste de très haute responsabilité, suivez mon exemple, sachez rester simple, modeste. Repoussez l’orgueil», s’exclame l’adjudant-chef Ludovic Cruchot, tandis que la fumée s’échappe de sous son képi (vidéo dès 2’10). La scène extraite du Gendarme se marie est un délice. Comme toutes celles dans lesquelles le génial Louis de Funès paie de sa personne pour incarner ces petits chefs imbus d’eux-mêmes, carrément impitoyables avec leurs subordonnés.
Benoît Aubert, actuel directeur des affaires académiques de l’Africa Business School, un établissement basé au Maroc, trouve ces plaisanteries tellement bonnes qu’il a décidé de s’en inspirer pour rédiger un guide pédagogique censé permettre à ceux qui souhaitent faire carrière dans le management d’optimiser leurs chances et leurs compétences. Tout au long de l’ouvrage Le Management selon Louis de Funès, l’auteur décrypte des postures, des comportements qui, une fois soigneusement analysés, corrigés, doivent favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de managers plus justes et compétents.
Manager, management: est-ce que ces mots sont seulement prononcés dans un film de De Funès?
Benoît Aubert: Non, effectivement. A l’époque où l’acteur sévissait, les termes n’étaient quasiment jamais employés. Dans ses films, on retrouve des mots plus classiques: directeur, président-directeur général, dirigeant… Des statures plus que des fonctions.
Prendre pour modèles les personnages incarnés par Louis de Funès pour développer vos théories sur le management, n’est-ce pas s’inspirer du pire manager possible pour tenter, au fil des pages, de brosser le portrait du cadre idéal?
Absolument. Ces films, riches en contrastes, peuvent nous servir à expliquer le meilleur en partant du pire. L’humour acide dont l’acteur fait preuve en la matière constituant un point de départ idéal. Pour autant, comme je tente de le démontrer dans mon ouvrage, son personnage dont les archétypes (orgueil, colère) sont bien connus, ne possède pas que des mauvais côtés et peut se singulariser par des prises de position plus nuancées qu’on est en droit d’attendre chez un bon manager.
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