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Annick ou l’amour des bêtes

Agente de voyages de formation, Annick Berger est, depuis bientôt un an, huissière du Grand Conseil

Annick Berger et une de ses deux minettes. «Ma vie, ce sont les animaux! C’est vital! J’ai besoin d’être à leur contact et de les aider.»

12 décembre 2021 à 12:00

Rencontre » La route qui mène à sa ferme rénovée, aux Sciernes d’Albeuve, est déjà un régal pour les yeux. Pas un chat sur la route. Le soleil au rendez-vous malgré le froid de canard. Un voyage, comme hors du temps. Au bout du chemin, Annick Berger. Cette quadragénaire, huissière du Grand Conseil fribourgeois à la ville, est aussi et surtout une grande amoureuse de ses deux chats et des animaux qu’elle a dans et sur sa peau. Nul besoin de lui tirer les vers du nez pour passer un excellent moment. Cette femme-là a vraiment du chien!

Annick, vous avez travaillé comme agente de voyages. Vous n’étiez donc pas prédestinée à devenir huissière…

Clairement pas! Je ne pensais déjà pas devenir agente de voyages, je voulais être décoratrice d’intérieur. Mais cela ne s’est pas fait car je n’ai pas obtenu une place d’apprentissage dans ce domaine. Ce qui est drôle, c’est que je n’aime pas voyager, j’ai peur de prendre l’avion. L’agente de voyages qui ne voyage pas (elle rit). Mais c’est devenu une réelle passion. Travailler pour des ONG et des déplacements des expatriés m’a vraiment beaucoup plu.

Pourquoi alors avoir changé de voie?

Je savais qu’il fallait un jour quitter ce domaine car il occupait une part trop importante dans ma vie. Mon dernier poste, c’était à Médecins sans frontières (MSF). Je vivais, je respirais, je dormais MSF! Et puis, l’année passée, nous avons tous été licenciés dans le cadre d’un regroupement d’activités. Je me suis dit que c’était sans doute un mal pour un bien. C’est ainsi qu’à la fin de l’année passée, j’ai découvert l’annonce pour le travail d’huissière au Grand Conseil.

Qu’est-ce qui vous a motivée dans ce job?

Je n’avais pas vraiment d’idée de ce qu’il représentait exactement, même si la description était séduisante. C’est vrai que la politique n’était alors pas quelque chose qui m’intéressait beaucoup et puis j’étais aussi, à cette période, établie dans le canton du Valais.

Connaissiez-vous la mission d’un huissier?

Pas vraiment. J’ai vite compris que ce n’était pas le même job d’huissier que celui qui consiste à aller récupérer des meubles chez des gens qui ont des dettes ou autres (nous rions, ndlr).

Et vous avez aussi découvert l’uniforme de l’huissier du Grand Conseil…

Oui et j’ai d’ailleurs prévenu ma responsable, lors des premiers entretiens, que j’avais de nombreux tatouages sur les bras. Elle m’a rassurée, cela ne posait aucun souci.

Ça vous plaît de porter cette cape et ce bicorne?

Ma supérieure, lors des entretiens d’embauche, m’avait parlé d’un uniforme à porter. Je lui ai dit que les costumes, à la base, ce n’est pas trop mon truc, et que les soirées déguisées non plus. Je n’avais alors aucune idée de ce à quoi cela pouvait ressembler…

Et alors, verdict?

Je m’y suis très bien faite! Je l’accepte et l’apprécie de plus en plus. Au début, c’était assez spécial… J’avais l’impression que les projecteurs étaient braqués sur moi et ce n’est pas ce que je préfère!

Que faites-vous concrètement?

Mon travail est essentiellement administratif. Je suis à la réception et je fais beaucoup d’autres choses également pour les députés du Grand Conseil, des photocopies jusqu’au café. Et puis, la fonction d’huissière consiste aussi à faire de la représentation aux côtés de la ou du président du Grand Conseil. Mais étant donné que j’ai commencé mon activité en janvier dernier, je n’ai pas assisté à de nombreux événements officiels, pandémie oblige.

Un an plus tard, qu’est-ce qui vous plaît dans ce travail?

On ne s’ennuie jamais! J’apprends beaucoup de choses et j’ai une cheffe ainsi que des collègues extraordinaires. J’ai énormément de chance.

Et avec les députés?

Ça se passe vraiment très bien. Avec un sourire et une touche d’humour, cela fonctionne très bien, surtout lorsque je dois leur demander de porter leur masque.

Cette fonction est plutôt occupée par des hommes en principe?

Ma prédécesseure était une femme, et j’ai déjà rencontré d’autres huissières. Mais il est vrai que les hommes sont plus nombreux dans ce domaine. J’ignore pour quelle raison.

Lorsque vous n’êtes pas en activité, vous avez aussi une grande passion pour les animaux…

Ma vie, ce sont les animaux! C’est vital! J’ai besoin d’être à leur contact et de les aider. J’ai commencé à le faire auprès de l’association Yok, œuvrant en Hongrie et en Slovénie. Nous y avons apporté du matériel, de la nourriture aussi. Nous avons également passé du temps dans des refuges. Les animaux, dans ces pays, sont souvent maltraités. Le problème est qu’ils ne sont pas stérilisés ou castrés. Ce qui a pour conséquence un nombre important d’animaux errants. Ceux-ci sont ensuite récupérés dans des chenils et vivent dans de terribles conditions. Mon premier voyage, durant lequel j’ai découvert ces situations, a été très violent. Je suis aussi bénévole auprès d’une autre association, Erminea, qui s’occupe d’animaux de la faune sauvage. Je nourris des bébés hérissons. J’ai donc du plaisir à donner de mon temps pour les animaux! Je m’occupe aussi des chats errants, ici dans mon village.

Vous êtes plus à l’aise avec les animaux qu’avec les humains?

Ils sont plus authentiques et chez eux il n’y a aucune malveillance, aucun calcul.

De quand date ce profond attachement?

Depuis que je suis enfant. Je suis née et j’ai grandi auprès de nombreux animaux. Ils ont été notre compagnie, à ma sœur jumelle et moi.

Une passion que vous avez sur la peau…

J’ai tatoué plusieurs animaux sur mes bras (écureuil, lionceau; ses tatouages sont magnifiques, ndlr). J’ai besoin d’écrire cette passion, qu’elle soit inscrite sur moi!


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