André Dussollier, ses derniers maux

Tout s’est bien passé » Après avoir affronté le traumatisme de la pédophilie dans l’Eglise avec Grâce à Dieu et porté à l’écran une romance de jeunesse avec Eté 85, le cinéaste François Ozon, toujours aussi versatile, adapte Tout s’est bien passé, le témoignage de la romancière Emmanuèle Bernheim. Dans son ouvrage, l’écrivaine racontait la fin de la vie de son père André, victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC) et suppliant ses filles de l’aider à mettre fin à ses jours en Suisse.

Pour donner corps au sujet polémique de l’assistance au suicide, Ozon a confié les deux rôles principaux à Sophie Marceau et surtout à André Dussollier qui, après plusieurs comédies parfois peu inspirées, peut laisser parler son talent. Littéralement méconnaissable en grabataire à la langue néanmoins bien pendue, le comédien de 75 ans est pour beaucoup dans la crédibilité de ce récit difficile. Interview à l’occasion de son passage le week-end dernier au Zurich Film Festival.

Votre interprétation d’un homme frappé d’un AVC marque par sa justesse. Comment vous êtes-vous préparé pour ce rôle?

André Dussollier: Nous avions une vidéo du vrai André Bernheim témoignant de sa volonté d’en finir. J’ai aussi vu des documentaires sur des gens atteints d’AVC, notamment un film de l’association suisse Dignitas. Et puis j’ai répété avec un médecin orthophoniste pour savoir si nous étions dans le vrai.

Le thème résonne-t-il avec des expériences personnelles?

J’ai vécu le suicide assisté de très près avec plusieurs proches. Il y a toujours moyen de s’entendre avec le corps médical pour éviter l’acharnement thérapeutique. Mais surtout, chaque cas est différent, et il n’est pas possible de prévoir les réactions de la personne affectée ou celles de son entourage.