Aérogels, chers, trop chers?

Recherche » L’heure est à l’isolation thermique des bâtiments. Des autorités aux particuliers, tout le monde en est convaincu, que ce soit pour économiser de l’énergie ou l’argent. Toutefois, la pose de panneaux isolants a souvent pour effet de détruire le caractère d’un édifice, augmentant sensiblement l’épaisseur de la façade tout en réduisant la taille des fenêtres. Les maisons anciennes se transforment alors en triste bunker.

Il existe toutefois une alternative: les aérogels permettent d’isoler efficacement avec une épaisseur bien moindre. Mais leur prix – souvent plus du double des solutions traditionnelles – retient nombre de propriétaires. Jannis Wernery est chercheur à l’Empa, le laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche. Avec ses collègues, il développe et promeut ces matériaux. Dans une récente étude, publiée dans la revue Energy and Building, il a montré que, malgré leurs coûts, ceux-ci peuvent se révéler économiquement rentables dans des situations précises.

Les aérogels, qu’est-ce que c’est, exactement?

Jannis Wernery: Les aérogels sont des solides comprenant des pores minuscules – entre 10 et 100 nanomètres. Imaginez une éponge avec de tout petits trous. Cette structure a des propriétés physiques intéressantes: les particules d’air contenues dans les pores ont trop peu de place pour transmettre efficacement l’énergie. D’où l’effet isolant de ce matériau (l’énergie peut moins bien passer à travers, ce qui veut dire que la chaleur sort et rentre moins dans le bâtiment, ndlr).

Les aérogels permettent par contre le passage de la vapeur. C’est très important car cela peut empêcher une accumulation d’eau au mauvais endroit.

Là où il faut souvent 20 centimètres de laine minérale traditionnelle, on n’a besoin de poser qu’environ 10 centimètres pour atteindre les mêmes performances.

Comment sont faits les aérogels?