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A Naples, associations et touristes font revivre les quartiers défavorisés

Des coopératives et fondations ont investi les lieux historiques de Naples, situés souvent dans des quartiers défavorisés. Du Rione Sanità aux Quartiers espagnols, ceux-ci attirent désormais des touristes du monde entier.

La fresque murale à la gloire de Diego Maradona fait la fierté des habitants de Naples et attire les touristes. © Isolda Agazzi

5 décembre 2023 à 11:40

Il est 17 h 30, la nuit tombe sur Naples, mettant la dernière touche de noir à une journée pluvieuse de novembre. «Auparavant, à cette heure-ci, l’autre marché commençait, celui de la cocaïne et de la criminalité. Maintenant vous êtes là et votre venue est une grande contribution à la revalorisation de ce quartier défavorisé. Le Rione Sanità est une tribu comme n’importe quelle autre, mais auparavant les gens y entraient sur la pointe des pieds, comme dans une réserve de Sioux», glisse Fabrizio Monsellato, responsable des services éducatifs des catacombes de Naples, nous faisant visiter ce quartier de moins en moins mal famé du nord de la ville. Un territoire que la Cooperativa La Paranza a repris en main depuis près de vingt ans pour revaloriser les immenses trésors historiques et amener les touristes là où régnaient les gangs et la mafia.

La mort n’était pas triste

A commencer par la restauration des catacombes de San Gennaro, vieilles de 1800 ans, les plus grandes d’Italie du Sud. «Contrairement à ce que beaucoup pensent, les premiers chrétiens ne venaient pas s’y cacher, mais y ensevelir leurs morts», continue Fabrizio, nous montrant trois types de tombes qui ont accueilli 3500 corps, dont ceux de beaucoup d’enfants.

«Le christianisme primitif n’exaltait pas le chagrin face à la perte du défunt; c’était une start-up, un cocktail de paganisme, de judaïsme et de nouveau monde. Les catacombes étaient un lieu de prière. La liturgie des morts était différente de celle d’aujourd’hui, beaucoup étaient accompagnés d’objets et un repas était pris sur leur tombe, puis l’église a dit stop», poursuit le guide, visiblement inspiré par le lieu.

«Les gens y entraient sur la pointe des pieds, comme dans une réserve de Sioux»
Fabrizio Monsellato

En parcourant les dédales souterrains, faiblement éclairés par une lumière suggestive, on découvre des fresques aux couleurs pastel, dont celle de San Gennaro, patron de Naples. Ses origines sont obscures, entre le sud de l’Italie et le nord de l’Afrique, mais au cours des siècles son image a été blanchie et occidentalisée. Enterrées dans la catacombe, ses reliques sont conservées dans la cathédrale de Naples où trois fois par an – en mai, septembre et décembre – a lieu, lorsque tout va bien, la fameuse liquéfaction du sang. L’église a déclaré qu’il s’agissait d’un événement prodigieux et non d’un miracle, tandis que la science affirme que le contenu de l’ampoule est de l’hémoglobine ayant appartenu à un homme de 30 à 35 ans.

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