La neige naît dans l’atmosphère à la suite du refroidissement des microgouttelettes d’eau composant les nuages. La congélation de l’eau pure se produit vers –40 °C; cependant, dès que la température de l’air est négative, des germes de glace apparaissent sur les particules en suspension. Ces germes deviendront des cristaux de neige: ainsi, les aérosols contribuent à déclencher et à intensifier les précipitations neigeuses.
Souvenons-nous: 15 mars 2022, le ciel devint jaune orangé, diffusant une lumière quasi surnaturelle. Ce phénomène était dû à la forte concentration, dans l’atmosphère, de poussières sahariennes apportées par de puissants courants de Sud. La masse d’air constituait ainsi un aérosol dense qui donna lieu à des précipitations peu banales, celles-ci conférant à nos alpages des allures de dunes et à nos montagnes des airs de Grand Erg.
Moralité: on aime le sable à la plage, pas à l’alpage!
Ces aérosols denses ont une influence sensible sur les conditions nivologiques: en se déposant, les poussières forment des strates «sableuses», dont la résistance au cisaillement est assez faible et n’augmente guère au cours du temps. En effet, les particules minérales contrarient la formation de ponts de glace entre les grains de neige et limitent ainsi la cohésion. Une neige sableuse nuit donc à la stabilité du manteau neigeux et, de fait, on constate souvent des déclenchements d’avalanches en lien avec la présence de ces couches particulières. Par ailleurs, ces particules permettent à la neige de mieux absorber l’énergie solaire qu’elle reçoit, quand elle se trouve en surface. Cela favorise son réchauffement, et donc la fonte. Moralité: on aime le sable à la plage, pas à l’alpage!