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Roues et route

Sans pilote, ce n’est plus utopique

Nouvelles technologies • Les aides à la conduite n’ont pas fini d’envahir le cockpit des voitures les plus récentes. Cette révolution n’est pourtant qu’à ses débuts. Les systèmes de sécurité interconnectés constituent la prochaine étape.

Conduite autonome: la voiture roule toute seule, mais elle est encore sous surveillance! LDD

10 mars 2014 à 04:10

L’objectif ultime des nouvelles technologies est de court-circuiter totalement le conducteur, en vertu du principe selon lequel l’être humain est le maillon faible de la chaîne sécuritaire. Des prototypes de voitures «autonomes» sont déjà opérationnels.

Depuis 1994, les constructeurs et les grands équipementiers automobiles se réunissent chaque année lors du congrès mondial ITS (Intelligent Transport Systems). Le dernier s’est déroulé en octobre, à Tokyo. Le but de ces rencontres est de faire le point sur les dernières avancées dans le domaine des systèmes de transport «intelligents». Les aides à la conduite équipant les voitures modernes – contrôle de stabilité, régulateur de vitesse adaptatif, assistance au maintien dans la voie de circulation, détection de véhicules en approche,etc. – ont toutes été au menu de ces réunions annuelles au cours des vingt dernières années.

 

La conduite autonome

Mais le thème qui préoccupe tous les constructeurs actuellement, c’est la conduite entièrement autonome, qui a pour stade préalable la communication interactive. La technologie permet déjà d’éviter ou d’atténuer certaines collisions. Or grâce à des échanges continus d’informations entre les véhicules, les piétons et l’infrastructure routière, il deviendra possible de prévenir même des collisions avec des obstacles invisibles. En détectant la présence d’un piéton derrière un bus à l’arrêt, ou en s’arrêtant à une intersection pour laisser passer un véhicule en approche. Comme cette technologie fait appel à une batterie de capteurs que l’on trouve déjà sur un certain nombre de voitures (caméras, radars, télémètre laser, GPS, gyroscope,etc.), on estime qu’elle pourrait être commercialisée à des coûts acceptables. Mais la communication interactive n’est qu’une étape vers la conduite «autonome», qui permettrait à chacune et chacun d’échapper au stress quotidien des embouteillages aux heures de pointe, en toute sécurité et en gagnant du temps.

Trois niveaux de conduite autonome ont été définis par les spécialistes. Au premier stade, le conducteur est censé surveiller les fonctions automatiques et ne pas se laisser distraire par d’autres activités. Exemple: le concept «Intelligent Drive» de Mercedes-Benz, qui permet de se déplacer de manière quasi automatique dans les embouteillages. Deuxième cas de figure, le conducteur n’est plus astreint à une surveillance permanente. Il peut se consacrer à quelques activités ne relevant pas de la conduite et dispose d’un délai suffisant pour «reprendre la main» si nécessaire. Cette approche est opérationnelle au niveau expérimental, mais son application à la série se heurte encore à des obstacles techniques et législatifs. Le stade ultime est celui où la conduite sans pilote devient possible. Utopique pour certains, mais d’autres pensent le contraire!

 

Premiers essais routiers

L’été dernier, Mercedes a tenté une expérience entre Mannheim et Pforzheim, en suivant l’itinéraire d’une centaine de kilomètres emprunté en 1888 par Bertha Benz, l’épouse de Carl Benz. Une Mercedes Classe S «autonome», c’est-à-dire à bord de laquelle se trouvait un «conducteur» relégué au rôle de surveillant, a été confrontée aux situations réelles de la circulation quotidienne. S’insérer entre d’autres véhicules, reconnaître les feux tricolores, franchir les ronds-points, se mêler aux tramways, aux cyclistes et aux piétons. «La conduite autonome ne naît pas du jour au lendemain, mais ce parcours nous a permis de réaliser un nouveau pas décisif vers le futur», soulignait Thomas Weber, le directeur du développement chez Mercedes.

Volvo, à Göteborg, a également prévu de tester la conduite autonome sur des routes publiques, dans le cadre d’un projet qui sera mis en œuvre en 2017. Le constructeur suédois nourrit de grandes ambitions, puisqu’il a annoncé qu’à l’horizon 2020, personne ne devrait plus être tué ou gravement blessé dans un nouveau véhicule de la marque. Comme la sécurité passive – donc la protection des occupants - atteint tôt ou tard ses limites, c’est bel et bien à une société sans accidents que pense le constructeur. Si un tel scénario se réalisait, les voitures pourraient être débarrassées de leurs équipements de sécurité passive, ce qui les rendrait moins gourmandes en énergie. Les futurologues les plus optimistes imaginent même que la cybercar, entièrement autonome, remplacera un jour les transports publics dans les régions reculées.

 

Japonais très créatifs

Toujours très friands de nouvelles technologies, les Japonais ne sont pas en reste. En marge du Salon de Tokyo et du congrès ITS, Honda a fait la démonstration d’un système de conduite sécurisée, basé sur la communication interactive. Nissan effectue des tests de conduite autonome sur des routes publiques, au Japon, avec une Leaf spécialement équipée et Toyota a développé un véhicule rendu autonome par une impressionnante batterie de capteurs et de systèmes de détection. Notamment des caméras stéréo et un laser permettant une vision de 360 degrés. «Mais ces technologies ne visent qu’à aider le conducteur à voir ce qui se passe autour de lui et à prendre les bonnes décisions en cas de danger», assure-t-on chez le géant japonais. Les gens qui aiment encore conduire – ils sont nombreux! – peuvent donc être rassurés!

 

 

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