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Vaud

Vaud. ouverture incertaine sur les salaires de la fonction publique et du parapublic

Le gouvernement ne revient pas sur l’indexation partielle, mais se dit prêt à des «compensations»

Le 9 février, le personnel de la fonction publique et du parapublic descendaient dans la rue pour la quatrième fois.

24 février 2023 à 02:01

Mouvements sociaux » C’est une nouvelle étape dans la mobilisation du personnel des secteurs publics et parapublics pour une «pleine indexation» de leurs salaires au renchérissement de 3% en 2022. Jeudi, le Conseil d’Etat vaudois rencontrait pour la première fois depuis début décembre une délégation syndicale. S’il ne souhaite toujours pas revenir sur l’indexation de 1,4%, il promet désormais, pour les conditions de travail des secteurs concernés, une «enveloppe financière qui pourrait également comprendre des mesures de compensations salariales». Une nouvelle journée de mobilisation le 1er mars précédera une deuxième rencontre avec le gouvernement le 22 mars.

C’est l’espoir qui s’entendait des lèvres syndicales à 9 h jeudi matin sur la place du Château, une demi-heure avant le rendez-vous fatidique. Devant un rassemblement de soutien, le secrétaire général de la Fédération des sociétés de fonctionnaires et du parapublic vaudois (FSF Vaud), David Jeanquartier, a souhaité «qu’on ait quelque chose de consistant à présenter ce soir», faisant référence à l’assemblée du personnel se tenant dix heures plus tard.

C’est que depuis décembre, le gouvernement se voulait inflexible. Jusqu’à un courrier reçu à la veille de la 4e journée de mobilisation du 9 février, indiquant que «cette séance sera aussi l’occasion pour le Conseil d’Etat de vous entendre sur les thèmes importants pour vous». Et la position syndicale réaffirmée mercredi soir était claire et unitaire: il s’agissait de porter la négociation sur l’indexation en tête d’un ordre du jour où elle ne devait tout simplement pas figurer.

Enveloppe financière

Malgré une non-entrée en matière initiale de la délégation gouvernementale, il a fallu une première suspension de séance pour que le dossier soit ouvert, puis une deuxième durant les plus de deux heures et demie de débats, afin d’entrevoir «une toute petite ouverture» selon Françoise-Emmanuelle Nicolet, du syndicat SUD, qui décrit des discussions «tendues au maximum».

Le Conseil d’Etat, qui parle «d’échanges constructifs», avance la proposition d’une «enveloppe financière destinée à l’amélioration des conditions de travail de la fonction publique et du secteur parapublic». Laquelle «pourrait également comprendre des mesures de compensations salariales», selon le conditionnel utilisé – et qui n’a pas manqué de sauter aux yeux des syndicats.

«Le gouvernement a eu deux mois et demi pour nous faire cette proposition et elle ne contient aucune mesure chiffrée: on a encore zéro franc en négociation à ce stade», analysait en fin de journée David Gygax, du Syndicat des services publics. Qui, avec ses collègues syndicalistes, s’inquiète d’une temporisation visant à étouffer la mobilisation, alors qu’une nouvelle rencontre avec l’Etat n’est agendée que dans un mois.

«Le gouvernement a eu deux mois et demi pour nous faire cette proposition et elle ne contient aucune mesure chiffrée»
David Gygax

Pour la présidente du Conseil d’Etat Christelle Luisier Brodard (plr), «il y a bien un engagement nouveau avec cette enveloppe financière supplémentaire, et la possibilité de rentrer dans des mesures de compensations salariales dès 2024» (lire ci-dessous). En charge du Département des ressources humaines, sa collègue socialiste Nuria Gorrite explique «que ce jeudi, on rentrait tout juste dans un processus de reprise du dialogue: le 22 mars, nous viendrons avec une proposition d’enveloppe chiffrée». Et de citer, d’ici là, des «arbitrages budgétaires à faire au sein du Conseil d’Etat». Cette proposition visera à couvrir l’amélioration des conditions de travail des secteurs scolaires et sécuritaires, en plus du sanitaire et du social déjà évoqués.

Mobilisation maintenue

Réuni en assemblée générale jeudi soir à l’aula du Collège de Béthusy, le personnel de la fonction publique et du parapublic a voté une résolution, en se disant «indigné» par le refus du gouvernement de revenir sur l’indexation partielle afin de la porter à la hauteur du renchérissement.

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