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L’abattoir régional d’Avenches sauvé

En difficulté, la coopérative avenchoise a trouvé une solution avec ses créanciers pour éviter la faillite

L’abattoir régional d’Avenches compte 9 employés dont deux à temps plein. Heinz Herrmann est le président de la société coopérative depuis son ouverture en 2015.

11 mai 2021 à 18:32

Temps de lecture : 1 min

Economie » L’abattoir régional d’Avenches peut poursuivre ses activités. Celui-ci vivait depuis environ deux ans avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. En proie à de graves difficultés financières, il a en effet frôlé la faillite. «Nous avons toujours tourné au niveau des frais usuels, mais nous n’arrivions pas à rembourser nos crédits», explique Heinz Herrmann, président de la société coopérative qui gère l’abattoir.

Après avoir obtenu à trois reprises un prolongement du sursis concordataire, la société a trouvé un arrangement avec ses créanciers, a appris La Liberté. «Ils ont accepté d’abandonner une partie de la dette et nous pourrons rembourser le reste sur dix ans», informe Heinz Herrmann, qui ne souhaite pas donner de chiffres. Il ajoute: «C’est avantageux pour toutes les parties. Nous, cela nous permet de continuer à travailler. Pour les créanciers, c’est mieux que si nous avions fait faillite. Ils n’auraient alors rien reçu.»

Evolution de la branche

9

personnes sont employées par l’abattoir d’Avenches

Mais comment l’abattoir régional, qui regroupe plus de 120 membres (principalement des agriculteurs, mais aussi des communes), s’est-il trouvé dans cette situation? Ouvert en 2015, il s’attendait à accueillir les clients des abattoirs de Fribourg et de Payerne qui ont fermé respectivement en 2009 et 2013. «Nous pensions reprendre au moins la moitié de ce qu’ils faisaient», commente le président. Mais ce ne fut pas le cas, les clients ayant trouvé une autre solution entre-temps. «Il aurait fallu être prêt plus tôt, mais ce n’était pas possible», continue-t-il. Environ 2000 porcs, 800 bovins et 400 agneaux sont actuellement abattus par année à Avenches alors qu’ils prévoyaient près du double, en tout cas pour les porcs et les bovins.

Il y a aussi l’évolution de la branche. Plusieurs petites boucheries, qui auraient été des clients potentiels, ont fermé ces dernières années. «Il y en avait trois à Avenches, maintenant il n’y en a plus. Trois à Morat et il n’en reste qu’une. Une dizaine à Fribourg et aujourd’hui quatre», énumère Heinz Herrmann. D’autres ne font de leur côté plus abattre, préférant acheter la viande déjà en morceaux.

Avenir plus serein

Malgré le contexte, le président est convaincu que l’avenir sera plus serein, maintenant qu’une solution a été trouvée. L’abattoir semble en effet avoir trouvé sa vitesse de croisière. Le chiffre d’affaires est aujourd’hui d’environ 800’000 francs alors qu’il s’élevait à 350’000 francs les premières années. «Celui-ci est en augmentation depuis deux ou trois ans. Nous avons une multitude de petits clients fidèles», assure Heinz Herrmann.

800’000 francs

Le chiffre d’affaires actuel de l’abattoir, contre 350’000 les premières années

La pandémie de Covid-19 a en outre poussé les gens à se tourner davantage vers les produits locaux. «La vente directe et les petites boucheries fonctionnent bien, ce qui est avantageux pour nous», ajoute Heinz Herrmann, précisant qu’ils ne travaillent pas avec les restaurants.

Ont-ils d’autres projets pour assurer la pérennité de leur structure? «S’il y avait une solution miracle, personne ne ferait faillite. Nous allons continuer à faire un bon boulot», commente Heinz Herrmann en ajoutant: «Nous avons pour principe de ne pas vendre de viande. Nous abattons pour des bouchers, nous ne voulons donc pas leur faire concurrence.»

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