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Vaud

La mémoire vivante du journal

Au Journal de Moudon depuis 45 ans, Luc Baer prend sa retraite alors que le titre tire sa révérence

Luc Baer est passé par tous les métiers de l’imprimerie pour finalement devenir rédacteur en chef du Journal de Moudon il y a trois ans.

28 avril 2021 à 21:13

Temps de lecture : 1 min

Moudon » «L’imprimerie, c’était tout pour moi.» Assis à son bureau, Luc Baer pose un regard nostalgique sur le dernier exemplaire du Journal de Moudon paru la semaine passée. Engagé par l’Imprimerie moudonnoise, qui édite l’hebdomadaire, comme garçon de courses alors qu’il avait 12 ans, il s’en va en tant que rédacteur en chef. Ayant fêté son 65e anniversaire le 16 avril dernier, il prend sa retraite en même temps que le journal disparaît. A partir d’aujourd’hui, les abonnés du titre recevront en effet La Broye Hebdo, qui a racheté la publication créée il y a 182 ans.

Fils de paysans à Corcelles-le-Jorat, Luc Baer a su très tôt qu’il ne voulait pas suivre les traces de son père. «J’en ai pris conscience un jour où j’aidais à sortir le fumier. La brouette s’est renversée et le fumier est tombé. J’ai dit à mon papa: «Je ne ferai jamais cela», relate-t-il.

Il trouve sa voie un peu plus tard, lorsque sa famille déménage à Moudon. Ayant aperçu une offre d’emploi de l’Imprimerie moudonnoise, il postule et est engagé. «A cette époque, tout se faisait en plomb. Et puis, sur quatre pages, il y en avait deux et demie de publicité. Les gens mettaient une annonce pour vendre trois lapins. Cela a bien changé», soupire-t-il.

Quelques mois après l’arrivée de Luc Baer à l’Imprimerie moudonnoise en avril 1968, Roger et Nine Demierre rachètent l’entreprise. «Du haut de mes 12 ans, je leur montrais comment étiqueter le journal», se souvient celui qui est alors tombé dans la marmite du métier.

Dans la cour des grands

Quatre ans plus tard, le Moudonnois entreprend un apprentissage de compositeur-typographe avant d’être engagé par l’Imprimerie moudonnoise comme linotypiste. A part un intermède de huit ans durant lequel il travaille pour l’Imprimerie Rosa à Bussy-sur-Moudon, il demeure fidèle à son premier employeur pour une période de 45 ans. «C’est notre mémoire vivante», souligne Anthony Demierre, qui a repris l’entreprise de ses parents après l’incendie des locaux en 2002. «Nous avons alors perdu toutes nos archives», regrette le nouveau retraité.

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