Logo

Régions

Une compétition de durs à cuir

Le championnat suisse de tocage d’œufs a eu pour cadre le Salon des goûts et terroirs. Reportage


Kilian Richard

Kilian Richard

5 novembre 2023 à 12:35

L’énorme poule blanche veille aux grains. Et surtout sur les œufs qui s’apprêtent à être cassés. Alors que le championnat suisse de tocage d’œufs vient de commencer en ce samedi pluvieux de novembre à Espace Gruyère à Bulle, les mines sont avant tout concentrées. Il s’agit en premier lieu de se familiariser aux règles, strictes, d’une compétition relativement confidentielle, voire totalement méconnue de ce côté de la Sarine. Le principe? Détruire l’œuf, cuit dur, de son adversaire avant de le dévorer sous une tonne de sel aromatique même si cela ne fait pas (encore) partie du concours.

Mais revenons au Salon des goûts et terroirs où se déroule cette 5e édition de ce championnat national imaginé et totalement inventé par l’association suisse des producteurs d’œufs suisses, GalloSuisse. Un événement qui se déroule, en principe, dans des grandes foires et manifestations. Au micro, son président Daniel Würgler, tient le rôle d’animateur et d’arbitre. Mais aussi de chasseur de candidats qui, en cette fin de matinée, semblent davantage préférer se ruer au bar qu’au poulailler. Les conditions de participation, gratuite, sont affichées: le choix de l’œuf se fait sur place et chaque concurrent s’engage à consommer son œuf à l’issue de la compétition. Celle-ci se déroule en huit manches durant lesquelles huit personnes, dont l’âge peut varier de 3 à 99 ans, s’affrontent. Le vainqueur de chaque round se retrouvera à 15 h pour la grande finale afin de tenter de gagner le gros lot, soit un vélo électrique.

Technique et mental…

Pour l’heure, c’est une première manche exclusivement féminine qui se joue autour de la table. Chacune des participantes s’empare d’un œuf de la couleur de son choix. «Au total, nous avons 180 œufs pour ce concours. Ils ont été préparés exprès par une entreprise bernoise. Ils proviennent de jeunes poules car leur coquille est plus solide», glisse Daniel Würgler. Un conseil, un tuyau pour faire du rêve de la qualification en finale une réalité? «Non, il n’y en a pas!» résume le responsable tout en évoquant sur le ton de l’humour la technique, le mental et l’entraînement nécessaires.

Inutile, dès lors, de choisir un œuf pour sa forme, sa taille ou sa jolie couleur. Tout est une affaire de chance. Un monstre bol que certaines, malgré autant de concentration, n’ont pas. Elles restent sur le carreau après la première tentative, éliminées sèchement mais sûrement en quelques terribles secondes, des illusions plein la coquille réduite en miettes. La vie est parfois cruelle.

De 3 à 99 ans

Mais pas le temps de pleurer sur son sort que l’animateur reprend: «Attention, trois, deux, un, go!» Après avoir toqué leurs œufs pointe contre pointe, les concurrentes doivent maintenant toquer avec le dos de l’œuf. En cas d’égalité, un tocage supplémentaire est réalisé. Sandrine Castella, de Grandvillard, n’en aura pas besoin. Elle terrasse ses adversaires grâce à un œuf orange choisi par son fils. «Il est très rond et peut-être que cela peut jouer un rôle», suppose la jeune femme première finaliste de la journée. Elle sera, au fil des heures, rejointe par des candidats de tous les âges et de tous les sexes, seuls, en couple comme en famille.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus