Un nouveau programme pour intégrer les 90'000 étrangers du canton de Fribourg

En dix ans, la population étrangère est passée de 64’000 à 89’000 personnes dans le canton de Fribourg. Cette progression de 25’000 personnes constitue presque l’équivalent de la ville de Bulle. Dans ce contexte, le Programme d’intégration cantonal (PIC), présenté lundi en conférence de presse, revêt une grande importance. «Avec la pénurie de main-d’œuvre, le phénomène va sans doute s’accentuer dans le futur, relève Romain Collaud, directeur de la Sécurité, de la justice et du sport. La tâche est et sera immense dans les années à venir.»

Les personnes issues de l’asile et les réfugiés représentent une minorité de cette population, mais une minorité en augmentation. Entre 2012 et fin 2023, leur effectif est passé de 2020 à 7313 personnes, avec une accélération ces dernières années en lien avec la guerre en Ukraine. C’est une population hétérogène, d’origines nationales et sociales très diverses. «Ce qui la lie, c’est qu’elle a enduré une migration forcée, avec un parcours de fuite souvent difficile», souligne Philippe Demierre, directeur de la Santé et des affaires sociales. Les défis posés par cette migration sont nombreux en raison d’une scolarisation souvent élémentaire, de potentiels traumatismes à surmonter, de diplômes qui ne sont pas forcément reconnus et d’une importante population de mineurs non accompagnés.

Une majorité de Portugais

Hors asile, la population étrangère résidant dans le canton de Fribourg est caractérisée par une forte proportion de Portugais, plus de 26’000 fin décembre 2023. Le nombre de Français est en augmentation depuis quelques années, avec une proportion de 15’000 ressortissants selon les dernières statistiques. Viennent ensuite les Italiens et les Kosovars dont la population se chiffre à plus de 5000 personnes de part et d’autre.