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Les Sciernes-d’Albeuve. Qu’a la Mère supérieure à faire avec les voitures de luxe?

Le monastère orthodoxe implanté en Gruyère et son abbesse sont associés à un obscur groupe international actif dans l’immobilier et le commerce de voitures.

Retirées du monde, les moniales abritent un groupe international. © Corinne Aeberhard, archives

13 février 2024 à 18:30

Temps de lecture : 1 min

«Les moines se retirent du monde pour prier pour le monde.» Ces propos tenus dans nos colonnes en 2022 par Mère Antonia, supérieure du monastère orthodoxe de la Protection de la Mère aux Sciernes-d’Albeuve, ont interpellé nos confrères du Tages-Anzeiger.

Plus encore que ces propos, c’est la posture à cheval entre retrait du monde et monde des affaires qui intrigue. Le quotidien alémanique a en effet révélé la semaine dernière que le nom de la supérieure de cette communauté d’une dizaine de moniales figurait jusqu’en décembre dernier au Registre du commerce comme directrice puis administratrice de BCCH Group Switzerland AG, entité d’un obscur groupe international présenté comme actif dans le commerce de voitures et l’immobilier.

A l’international

A son inscription au Registre du commerce en 2019, la société avait même pour adresse le monastère. Si la raison sociale du groupe a ensuite migré de quelques centaines de mètres, elle demeure associée à une adresse louée par les sœurs: un chalet dans lequel ces dernières confectionnaient, lors de notre reportage en 2022, des produits alimentaires et de bien-être.

BCCH Group Switzerland AG dispose de filiales dans divers pays, dont l’une en France, dirigée par une certaine Madame B. Cette dernière apparaît aussi comme résidente du monastère aux Sciernes-d’Albeuve, selon un procès-verbal de la séance du conseil d’administration du 24 juillet 2020, disponible sur internet. On apprend que cette personne y fait un apport de 96 000 euros au capital de la société. Deux autres femmes contribuent alors au capital. Toutes deux à hauteur de 2000 euros, représentant 200 parts sociales. L’une d’elles n’est autre que Mère Antonia, qui a dû se rendre en France pour parapher les documents.

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