J’ai testé pour vous. Ouvrir sa maison à des inconnus lors des Salons de Modeste

A 19 h, tout est prêt sauf la tarte aux pommes, qui fait sa vie dans le four. Tic, tac. L’heure tourne impitoyablement. 19 h 05. Je commence à me demander si les gens viendront et regarde avec gêne l’énorme quantité de nourriture sur la table, en m’imaginant tout devoir manger moi-même (et je ne parle même pas des packs de bière).

Eh oui, ce vendredi, j’ouvrais mon salon dans le cadre de la 27^e édition du Salon de Modeste. J’avais moi-même testé ce concept il y a quelques années. Prenant mon courage à deux mains, j’étais allée à la place Georges-Python à Fribourg, où m’attendaient des rangées de cartes postales. J’en avais tiré une, m’étais rendue à l’adresse indiquée au verso. Et là, glips, une inconnue m’avait ouvert la porte de son appartement, pour partager un apéro avec un tas d’autres inconnus.

Pourvu que les gens aient faim

Depuis, je suis passée de l’autre côté du miroir et ai ouvert mon salon deux fois. Je savais qu’un plan de guerre était nécessaire au préalable et j’ai donc 1) Trouvé des renforts, autrement dit mon colocataire et une ancienne stagiaire très motivée. 2) Fait une descente au marché, au magasin en vrac et au centre commercial. 3) Mené une bataille rangée en cuisine pour finir à temps les apéritifs maison.

La délivrance arrive à 19 h 10 avec la première invitée. Un déluge de coups de sonnette me transforme ensuite en portière. Simultanément, une belle collection de bouteilles de vin apportées en cadeau fait son apparition – à croire que les invités se sont donné le mot. Puis je deviens une tour de contrôle, aiguillant les gens vers les toilettes, prévenant toute éventuelle collision–mais l’ambiance est bon enfant–, m’assurant que personne ne soit laissé seul dans son coin. Nous sommes dans la limite fixée avec les organisateurs: un peu plus d’une vingtaine de convives, renforts inclus. Il y a une majorité de femmes de tout âge, aux diverses professions allant d’ébéniste à docteure en robotique.