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Révolte agricole. «Les paysans se font voler»

Quatre agriculteurs fribourgeois témoignent des difficultés auxquelles ils sont confrontés.

La colère des agriculteurs s’affiche dans les campagnes fribourgeoises comme ici à Treyvaux. © Déborah Kolly

2 février 2024 à 19:05

Panneaux retournés, slogans au bord des routes ou devant les exploitations agricoles, «Notre fin sera votre faim»: la grogne paysanne qui sévit en Europe depuis le début de l’année a gagné nos frontières, jusque dans le canton de Fribourg et la Broye. Sur les réseaux sociaux, la page «Révolte agricole suisse CH» créée il y a quelques jours réunit déjà près de 7000 membres essentiellement de Suisse romande.

Pour l’instant portées plus pacifiquement que chez nos voisins européens, les revendications des agriculteurs sont souvent les mêmes: concurrence étrangère, contraintes écologiques imposées, baisse de revenus et explosion des coûts de production, dépendance aux paiements directs engendrant des procédures administratives toujours plus lourdes.

Depuis 2000, 950 exploitations mettent la clé sous la porte chaque année

L’Union suisse des paysans a lancé mardi une pétition en ligne listant des revendications, notamment une augmentation des prix aux producteurs, de 5% à 10%, avec probablement en ligne de mire les deux géants orange de la grande distribution. Un soutien de la faîtière agricole suisse qui ne fait cependant pas l’unanimité auprès des agriculteurs se sentant parfois mal défendus.

Une situation critique qui couve depuis longtemps avec pour preuve la diminution alarmante du nombre d’exploitations. Depuis le début des années 2000, la Suisse a perdu en moyenne chaque année 2% de ses fermes, soit 950 exploitations qui mettent la clé sous la porte annuellement.

Derrière ces chiffres, des situations parfois dramatiques, des suicides mais aussi la peur de témoigner. Si quatre agriculteurs ont eu le courage de donner leur point de vue, d’autres craignaient des représailles comme de voir débarquer à l’improviste dans leur exploitation un contrôleur.

Grégoire Savary, 32 ans, éleveur de vaches laitières, Sâles

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