Logo

Régions

Coût de la vie. Les EMS fribourgeois tirent le diable par la queue

Cette année, les prix de pension des résidents des établissements médico-sociaux n’ont pas suivi le renchérissement. Des députés tirent la sonnette d’alarme et veulent instaurer un automatisme.

null © Keystone/Photo prétexte

29 janvier 2024 à 12:45

Temps de lecture : 1 min

Il y aura toujours du beurre sur les épinards pour les aînés fribourgeois résidant en EMS. Mais les dirigeants des établissements médicaux sociaux doivent se serrer la ceinture, cette année particulièrement. La raison? L’Etat de Fribourg n’a pas indexé les prix de pension, destinés à couvrir les frais sociaux hôteliers, au coût de la vie.

L’électricité, la TVA, les salaires du personnel, l’alimentation: tout augmente, sauf les rentrées d’argent. Valérie Nicolet, directrice du Réseau santé social de la Broye fribourgeoise (RSSBF), indique que pour les établissements dont elle a la responsabilité, l’augmentation des charges est de 6,4% sur un budget de 48,8 millions de francs. «La qualité de vie de nos résidents n’est pas négociable, mais il a bien fallu faire des sacrifices pour boucler notre budget. Nous avons par exemple gelé la création d’un nouveau poste pour la communication. Nous voulions également professionnaliser la sécurité et la santé au travail, mais y avons renoncé», explique-t-elle.

Inquiétudes

Directeur de la Résidence Les Martinets, à Villars-sur-Glâne, Xavier Buchmann se dit inquiet pour les finances de son établissement: «Je pense que toutes les directions d’EMS le sont également. Avec les hausses que nous vivons depuis quelques années et sans adaptation du prix de pension, la marge de manœuvre est très faible, quasi inexistante. Le plus inquiétant en ce qui me concerne est de devoir diminuer des prestations en lien avec le bien-être des résidents de nos institutions. Leur qualité de vie est primordiale dans notre philosophie de travail et, hormis dans le domaine des soins, ce bien-être passe clairement par du financement via le prix de pension, que ce soit au niveau des secteurs de l’hôtellerie et même de l’administration.»

Le budget 2024 des Martinets est équilibré. «Mais comme il s’agit de prévisions validées à l’automne 2023 et au vu de la situation économique actuelle, nous restons très vigilants quant aux résultats à prévoir», précise Xavier Buchmann. Le directeur indique qu’il a fallu renoncer à certains investissements. «Nous avons aussi réfléchi à des pistes pour revoir nos charges à la baisse.»

Directeur du Home de l’Intyamon ainsi que du Foyer Saint-Germain à Gruyères, Nicolas Beaud ne veut pas toucher à la qualité des prestations. «Nous n’allons pas chipoter sur le prix d’un yoghourt. Les conditions d’achat de nos marchandises sont déjà négociées au mieux pour les deux EMS. Par contre, nous optimisons au maximum nos postes de travail car les salaires représentent environ 80% de nos charges», explique-t-il. Et de craindre malgré tout une péjoration de la situation à moyen et long terme. «La cuisine et la buanderie sont assurées par nos soins. Nous y tenons car c’est plus confortable autant pour le personnel que pour les résidents. Faudra-t-il un jour confier ces prestations à des tiers? Ce serait peut-être meilleur marché, mais nous espérons que nous n’en arriverons pas là car ce sont aussi des postes de travail que nous offrons à la population de nos communes», déclare-t-il.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus