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Canton. L’ECAB doit s'adapter face au défi climatique

Face aux sinistres plus fréquents et intenses, l’Etablissement cantonal d’assurance des bâtiments doit s’adapter.

Le 18 juin 2021, des rafales de grêle frappaient la ville de Bulle. Ce genre d’évènement est appelé à se répéter. © Alain Wicht-archive

17 janvier 2024 à 02:10

Temps de lecture : 1 min

Climat » «La facture climatique explose! Nous devons repenser l’ECAB pour affronter ces défis», lance son directeur, Patrice Borcard. L’Etablissement cantonal d’assurance des bâtiments fribourgeois (ECAB) fait face depuis une dizaine d’années à une hausse globale progressive des sinistres liés aux dangers naturels, avec une augmentation des coûts à la clef: «La fréquence et l’intensité des événements, en particulier les gros orages avec forts vents, grêle et pluie entraînant des inondations, vont croissant». Un constat partagé par la Commission des dangers naturels, selon Sonja Gerber, secrétaire générale de la Direction du développement territorial, des infrastructures, de la mobilité et de l’environnement (DIME).

L’année 2023 a été à l’encontre de la tendance: marquée par de gros incendies, alors même que le nombre de feux est à la baisse grâce à la prévention et la réorganisation des pompiers, selon Patrice Borcard. Mais sur 2500 sinistres de tous types d’un coût total de 30 millions de francs, plus de 2000 restent liés aux catastrophes naturelles touchant des bâtiments, pointe-t-il. «Nos efforts restent donc axés sur ces événements, dont le nombre et l’intensité augmentent avec le réchauffement climatique. D’un millier en moyenne par an il y a 10 ans, on est passé à 4000 événements en 2023. Avec un pic à 10 000 en 2021: la grêle à Bulle a alors occasionné pour plus de 100 millions de dégâts, et conduit à l’ouverture de 6000 dossiers alors que l’ECAB en traite en moyenne 3000 par an!» Et de poursuivre: «Le coût global payé par l’ECAB pour les quatre dernières années s’élève ainsi à 190 millions, dont 140 liés aux dangers naturels. Et l’exceptionnel devient presque annuel. Cela pose un problème de pérennité pour l’ECAB.»

Si son conseil d’administration vient de décider de ne pas augmenter les primes en 2024, le défi sera d’éviter une hausse à long terme. D’où la nécessité de mener une réforme en profondeur de l’ECAB, en intégrant au cœur des réflexions la notion de durabilité, annonce Patrice Borcard.

Depuis 1812

«Ce sera un travail coûteux, mais nécessaire si l’on veut que l’ECAB puisse agir sur la durée, afin d’éviter des conséquences dramatiques dans les prochaines décennies.» Et de rappeler que l’ECAB a été fondé en 1812 à la suite de gros incendies. «Désormais, un nouveau chapitre s’ouvre: il nous faut développer une vraie culture du risque climatique», en accord avec les normes de l’Etat, précise-t-il. Cette réforme, qui s’inscrit aussi dans la stratégie cantonale sur les dangers naturels, passe par plusieurs axes.

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