Zone sportive. Le FC Bulle milite pour un stade à moindre coût

«On ne communique plus sur le sujet!» Questionné sur l’implication du FC Bulle dans le processus de récolte de signatures pour le référendum contre le crédit de construction du Musée gruérien et de la bibliothèque, le coprésident du club Alain Moradpour est catégorique. Le FC Bulle ne s’engagera pas davantage dans la campagne qui devrait se dérouler ces prochains mois dans le chef-lieu gruérien. Dans un courriel envoyé à la mi-janvier à ses membres et soutiens, le comité central du FC Bulle les appelait pourtant à signer le référendum communal. Devenue publique, la démarche avait fait monter d’un cran la tension dans le débat, qui s’est alors mué en affrontement entre sport et culture. Pour autant, Alain Moradpour ne regrette pas l’envoi de ce message et affirme avoir eu «autant de retours négatifs que de retours positifs».

Fait plutôt surprenant, cette missive – à laquelle La Liberté a eu accès – ne fait pas explicitement mention du musée. Tous les éléments évoqués concernent en fait la rénovation du stade de Bouleyres, pour laquelle un crédit d’étude de 2,2 millions de francs a été renvoyé lors de la séance du Conseil général en décembre. Ce qui inquiète le FC Bulle, c’est le coût de ce projet, estimé à 33,5 millions. Un montant trop élevé selon le club, qui craint un refus de la rénovation et juge «impératif» que ce chiffre soit revu à la baisse. C’est donc pour inciter le Conseil communal à proposer un projet à moindre coût pour le stade que le comité du FC Bulle s’est positionné en faveur du référendum, qui ne concerne pourtant que la rénovation du musée et de la bibliothèque.

«Parfait pour faire peur»

Le club a-t-il voulu profiter des arguments avancés durant cette campagne par l’UDC? Edité par la section bulloise du parti, un tout-ménage mettait en vis-à-vis le musée et le stade. Ce document était joint au courriel envoyé par le FC Bulle. Interrogé sur cette stratégie, Alain Moradpour se défend d’avoir voulu opposer les projets. «Cela n’a jamais été notre but de dire: il faut donner moins d’argent pour le musée afin d’en avoir davantage pour le stade. Notre moteur, c’est de tout faire pour que la rénovation du stade se réalise. Dès le départ, on nous a dit qu’on devrait rester en dessous des 19 millions de francs. Nous avons été surpris de voir une estimation à plus de 33 millions. Pour un projet qui privilégie la réutilisation du bâti, ce n’est pas sérieux!» s’exclame le coprésident, qui parle d’un chiffre «parfait pour faire peur».