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Le cochon glânois «Balzane», mort au nom du bien-être animal

Les visites d’une contrôleuse et d’une inspectrice du canton ont précipité le destin d’un cochon.

La cohabitation avec Amélie et Rosalie n'a pas été aisée, selon Chrystel Maillefer-Magnin. © Jean-Baptiste Morel

28 décembre 2023 à 16:00

Temps de lecture : 1 min

Glâne » Balzane n’était plus tout jeune, mais il vivait paisiblement dans son large enclos d’une ferme glânoise. Ce cochon a connu une fin tragique. D’abord molesté par ses congénères, il a succombé des suites d’une anesthésie lors d’un soin aux onglons, le mois dernier.

Sa propriétaire, Chrystel Maillefer-Magnin, en est persuadée: la responsabilité de cette issue fatale incombe aux injonctions d’une contrôleuse agricole, puis d’une inspectrice du SAAV. «Il a eu une fin de vie terrible, juste pour des directives», fustige celle qui élève encore une quinzaine de chevaux, 25 moutons, et une dizaine de poules. «C’est à cause de la protection des animaux qu’il est mort.»

Cochon molesté

Verrat âgé de dix ans, Balzane vivait aux côtés de Ludovic, un vieux cochon d’une trentaine d’années qu’il a fallu piquer au printemps. «J’ai alors demandé à l’un de mes vétérinaires s’il était d’accord de me produire une attestation pour avoir le droit de garder Balzane sans congénère, mais parmi d’autres amis», se rappelle Chrystel Maillefer-Magnin. Car Balzane partageait un enclos de quelque 3000 m2 avec des moutons et poules. «Le vétérinaire m’a dit qu’il comprenait, et que ça devait jouer. Ne voyant pas venir l’attestation, je l’ai rappelé. Mais il s’est ravisé.»

L’agricultrice se met alors en quête d’un nouveau compagnon. La tâche est délicate, puisqu’il s’agit de trouver un individu idéalement du même âge, de la même race, entre le cochon nain et le cochon vietnamien. Un animal habitué à vivre dehors, contrairement aux cochons roses élevés pour leur viande. «A partir d’un certain âge, ce n’est plus évident d’intégrer un nouveau congénère.»

Au début de l’été, une contrôleuse agricole en visite lui confirme qu’elle doit rechercher un compagnon pour son cochon. L’animal n’avait pourtant pas perdu le moral à la suite de la disparition de Ludovic, observe la Glânoise. «Deux ou trois mois après son départ, Balzane se royaumait au soleil. Il réclamait son coup de jet en grognant lorsqu’il faisait chaud. Il était passé à autre chose.»

Qu’importe. L’éleveuse s’exécute scrupuleusement. C’est finalement dans les confins de la Romandie, vers Boncourt (JU), que la Glânoise trouve deux femelles de la même race à vendre. «Sur le moment, j’étais contente.» Son soulagement fera long feu. Très vite, les nouvelles venues, Amélie et Rosalie, se liguent contre Balzane. Ces deux truies de 2 ans rudoient leur aîné. «Je les ai laissées deux à trois jours dans le même enclos, mais ça n’allait pas. Balzane présentait des morsures, il avait les oreilles déchiquetées.» Même séparées du verrat, les deux truies parviennent à ouvrir le portail pour se rendre dans le parc voisin afin de continuer à molester le malheureux. L’agricultrice doit encore les éloigner. «Il a fallu deux bonnes semaines pour qu’il cicatrise ses plaies. Il n’avait plus le moral et avait perdu une cinquantaine de kilos.»

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