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Fri-Son. La salle de concert a organisé un loto pour renflouer ses caisses

Comme d’autres institutions culturelles, Fri-Son doit composer avec l’inflation et trouver de nouvelles sources de revenus. Un loto a été organisé vendredi. Une première pour la salle de concert.

Les jeunes n’ont pas boudé ce rendez-vous. © Charly Rappo

27 janvier 2024 à 17:15

Temps de lecture : 1 min

Vendredi en début de soirée, la salle de concert de Fri-Son est plongée dans un calme inhabituel. Le public est assis, concentré et étonnamment silencieux. «Chut», entend-on de temps à autre, un comble pour un temple de la musique. Seul le cliquetis des chiffres qui tournent dans une roue se fait entendre, suivi d’un tonitruant «quatorze» ou «vierzah» pour les Alémaniques. Nous ne sommes pas dans une salle des fêtes: c’est bien Fri-Son qui organise un loto en guise de soirée de soutien.

On retrouve les organisatrices en train de découper des caches supplémentaires en papier. «Oui, il y a du monde», se réjouit Maelle Chenaux, coresponsable de la communication. S’il fallait une preuve supplémentaire, l’absence totale de tables dans les locaux de Fri-Son témoigne du succès de l’événement. Tout le mobilier a été rapatrié pour accueillir les plus de 150 personnes venues tenter leur chance. «C’est un très bon score, nous misions plutôt sur une centaine de personnes», rapporte Léa Romanens, secrétaire générale de Fri-Son.

Côté alternatif

Dans la salle, le public s’anime à l’annonce des quines, doubles quines et cartons. Mais attention, un «ouais» ne suffit pas: «Quand vous avez un carton il faut dire carton!» gronde la vérificatrice des cartes. Entre les tables, des serveurs glissent silencieusement pour ravitailler le public en boissons. On est loin de l’ambiance habituelle, où il faut donner de la voix pour espérer étancher sa soif. Mais le décor et les lumières restent et donnent un côté alternatif à l’événement.

«Carton!» Deux chanceux lèvent les bras comme s’ils avaient remporté la Coupe du monde sous les applaudissements amusés de la salle. Pour les départager, ce sera un «chifoumi», procédé efficace mais peu habituel pour un loto traditionnel. «Allez hop!» encourage la vérificatrice des cartes. Le gagnant remporte deux entrées au festival Les Georges.

Des habitués

Les lots ont été offerts par des institutions culturelles, des commerces et des artisans locaux. Du traditionnel jambon à des entrées au théâtre, des bons dans les commerces à des soins énergétiques, la palette est large. Et dans le public aussi, on observe un certain brassage. Les jeunes n’ont pas été rebutés par ce loisir plutôt assimilé à leurs aînés. «Pas mal de nos habitués se réjouissaient», raconte Maelle Chenaux. On trouve aussi des parents venus soutenir la salle de concert et quelques habitués du loto, qui abordent l’exercice avec beaucoup de sérieux et de professionnalisme. «Cela participe à la cohésion sociale avec un public très local, se félicite Léa Romanens. C’est très rassembleur et important pour la durabilité de Fri-Son.»

C’est la première fois que Fri-Son organise un tel événement. Habituellement, la salle privilégie un classique repas de soutien. Sans cuisine, la logistique est toutefois compliquée. «A cinq francs la grille, le loto est aussi plus accessible pour notre public», relève Léa Romanens. Les organisatrices, qui espèrent engranger entre 5000 et 10 000 francs, comptent également sur les rentrées du bar et l’after animé par Disco Shorley. Sur un budget annuel de 1,8 million de francs, cet apport n’est pas énorme. Mais il participe à la recherche de nouvelles sources de financement.

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