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La saison d’alpage, un patrimoine vivant à soigner

L’inscription de la saison d’alpage par l’Unesco au patrimoine de l’humanité a été fêtée jeudi à Bulle. Avant la partie officielle en soirée, acteurs et connaisseurs de la saison d’alpage étaient réunis pour une journée de conférences et d’échanges.

Moment fort de la saison d’alpage, la désalpe attire nombre de visiteurs. Ici à Charmey en 2018. © Charles Ellena

8 décembre 2023 à 22:15

Temps de lecture : 1 min

Tradition » «Amis des bredzons, amis des chansons…» Présent jeudi soir à Bulle à l’occasion de la cérémonie officielle marquant l’inscription par l’Unesco de la saison d’alpage en Suisse au patrimoine culturel immatériel de l’humanité (lire notre édition de mercredi), le président de la confédération Alain Berset a livré un discours teinté d’humour et d’émotion. Faisant honneur à «l’inoubliable soliste du Ranz des vaches, Bernard Romanens, mais aussi à «celles sans qui rien n’eût été possible… les vaches», le «Fribourgeois en toute fin de désalpe» – ce sont ses mots – a saisi cette dernière occasion «de rendre un hommage, vibrant et officiel, à nos troupeaux».

Si l’heure était aux discours et à la fête en soirée, c’était au terme d’une journée plutôt studieuse. Réunissant des acteurs et connaisseurs de la saison d’alpage, cette journée thématique de portée nationale était intitulée «La saison d’alpage, état des lieux et perspectives». Une manière d’amener du concret à la suite de cette inscription au patrimoine culturel immatériel de l’humanité qui, souligne Isabelle Raboud-Schüle, n’amène «ni argent, ni droits, ni prescriptions». Mais alors, à quoi peut bien servir de figurer sur une liste de l’Unesco? «Ça ne sert à rien, mais en même temps, nous sommes une centaine dans cette salle aujourd’hui à penser que c’est important», a-t-elle lancé en guise d’introduction.

Engagement sur le long terme

«Sur la scène internationale, cette inscription est un projecteur puissant pour la Suisse et elle met de la lumière sur une tradition et sur les personnes qui la portent, la transmettent. Mais elle est moins un aboutissement qu’un engagement sur le long terme», explique l’ancienne directrice du Musée gruérien et corédactrice du dossier de candidature présenté à l’Unesco. «Pour le groupe de rédaction, c’est un ouf de soulagement mais les choses ne sont pas obtenues pour autant», ajoute-t-elle. Et de poursuivre: «La ratification par la Suisse de la Convention de l’Unesco pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel en 2008 engage les pouvoirs publics à soutenir son patrimoine. L’inscription de la saison d’alpage sur une liste implique qu’un rapport soit rendu tous les six ans. Il faudra alors dire s’il y a moins d’alpages, ou au contraire si on a pu favoriser la transmission, etc.»

Un important travail doit être fait pour préserver la saison d’alpage, d’autant que les enjeux sont nombreux. Les principaux ont été abordés jeudi après-midi par les participants à la journée thématique. Répartis en quatre groupes, ils ont pu échanger sur les questions de la sensibilisation au patrimoine, des changements environnementaux, du rôle de la recherche, de la formation et la relève, de la main-d’œuvre ainsi que de la mise en valeur économique des activités et produits de l’alpage.

Au terme de ces discussions, une synthèse a été faite et une déclaration signée par les participants pour ancrer leur volonté de «contribuer aux mesures de sauvegarde et transmettre (leur) attachement à cette pratique». «Ce document n’aura pas force de loi, car les personnes présentes ne sont pas des délégués de leurs organes respectifs, mais il célèbre leur engagement pour la saison d’alpage. Et les éléments qui sont ressortis de nos discussions seront retravaillés dans le but de mettre en place un réseau qui sera animé par les sociétés d’économie alpestres», explique Isabelle Raboud-Schüle.

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