Commandante chez les sapeurs-pompiers. «Il faut se faire sa place»

A 36 ans, elle mène un bataillon de 43 sapeurs-pompiers. Être une femme dans le monde de la défense anti-incendie, ce n’est pas courant. Devenir commandante d’une compagnie, ça l’est encore moins. Céline Clerc-Vonlanthen devient la première femme dans le canton de Fribourg à reprendre un poste de commandant. Habitant à Autigny, elle occupe cette fonction depuis le début de l’année pour Sarine Ouest, l’une des 8 compagnies qui constituent le bataillon de la Sarine, rattaché au Réseau santé de la Sarine depuis le 1^er janvier 2023.

Le regard franc, la poignée de main ferme, elle ne va pas par quatre chemins. Quand on lui demande si ce n’est pas trop dur d’évoluer dans un monde où la testostérone l’emporte souvent, elle affirme: «C’est un monde où, de toute façon, en tant que femme, on doit se faire sa place. Nous ne sommes que deux femmes dans notre compagnie. Je dois savoir mieux, travailler plus. Du moment où on a les compétences et les connaissances, ça ne laisse plus la place au doute, que ce soit un homme ou une femme au poste de commandant n’est plus important.»

Ne pas être irremplaçable

Même si elle est fière d’être la première femme à occuper ce poste, elle estime que ce sont les compétences de la personne qui importent le plus. Elle a une vision assez précise de sa fonction. «Il faut savoir faire confiance et déléguer. J’ai de la chance d’être très bien entourée. La personne qui me remplace quand je ne suis pas disponible a toutes les informations dont je dispose. Il faut savoir ne pas être irremplaçable.»

Et d’ajouter: «Je suis très bien entourée, par un état-major jeune. Nous avons renouvelé tout l’état-major à mon entrée en fonction.» Elle aime déléguer les tâches aux personnes les plus compétentes pour les accomplir, en les responsabilisant. «Mon rôle est d’avoir une vision d’ensemble.»