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Eolien. Huit communes dénoncent la composition du comité de pilotage

Huit communes dénoncent la composition du Copil éolien. Elles demandent que trois personnes, en «conflit d’intérêts», se récusent, dont le conseiller d’Etat Olivier Curty.

Les éoliennes agitent toujours les esprits (ici le parc du Mont-Soleil). © Charly Rappo/photo prétexte

7 février 2024 à 02:05

Temps de lecture : 1 min

Elle fâche, la composition du comité de pilotage (Copil) destiné à réviser le volet éolien du Plan directeur cantonal. Huit communes, qui se disent choquées, ont annoncé mardi via un communiqué avoir déposé le 2 février une «demande de récusation» dans ce cadre, concernant trois personnes, dont le conseiller d’Etat Olivier Curty. En substance, elles estiment que ces personnes «se trouvent en conflit d’intérêts» et que la composition dudit Copil est «totalement déséquilibrée», penchant en faveur des intérêts proéoliens.

Ces communes estiment donc que cet organe, par ailleurs «dénué de compétences techniques» selon elles, n’a pas les compétences légales nécessaires. Elles examinent la situation et «prendront cas échéant les mesures nécessaires», préviennent-elles.

«Si l’on n’obtient pas gain de cause, nous irons au Tribunal fédéral», déclare Denis Grandgirard, syndic de La Sonnaz et signataire du communiqué au nom des huit localités. Soit, outre la sienne, Vuisternens-devant-Romont, La Verrerie, Grangettes, Billens-Hennens, Sâles, Sorens et Siviriez. Et de préciser que l’arrêté dénoncé au Conseil d’Etat est en ligne sur le site de La Sonnaz.

Trois membres épinglés

Pour rappel, les noms des personnalités formant ce comité de pilotage, présidé par les conseillers d’Etat Jean-François Steiert et Olivier Curty, ont été dévoilés par le canton via communiqué le mois dernier (notre édition du 27 janvier). Cette demande de récusation s’inscrit donc dans le cadre de l’arrêté du Conseil d’Etat du 16 janvier, nommant le Copil.

Lionel Perret, directeur de Suisse Eole, Mattia Cattaneo, représentant de l’Office du développement territorial, mais aussi le conseiller d’Etat Olivier Curty y sont montrés du doigt, accusés de conflit d’intérêts. Le premier pour sa participation, selon eux, au «lobby regroupant les sociétés électriques impliquées dans le volet éolien». Le deuxième pour son implication supposément précipitée au projet, pour le compte de la Confédération. Olivier Curty est quant à lui notamment épinglé pour sa position de membre du conseil d’administration de Groupe E et pour la gouvernance politique qu’il exerce sur le Service de l’énergie. Le conseiller d’Etat réagit: «Ce n’est pas à moi de me prononcer. Ce recours a été adressé au Conseil d’Etat, qui va s’en saisir juridiquement».

«De l’huile sur le feu»

Le Conseil d’Etat mentionnait en l’occurrence, à l’heure de dévoiler le nom des membres du Copil, la présence notamment de représentants de communes et «d’associations défendant des intérêts variés», qui auront pour tâche de nommer deux experts neutres, puis de «réexaminer la planification éolienne».

Il n’en est donc rien, selon Denis Grandgirard, qui dénonce: «Le rôle du Copil est de choisir des experts neutres. Or, on voit avec ces gens que ce n’est pas le cas. Je ne vois personne d’autre qu’Antoinette de Weck qui face le pendant. Ainsi, le Copil, dont le but était de pacifier la situation, rajoute de l’huile sur le feu!»

Il suggère de «remplacer Olivier Curty par son suppléant. Et Mattia Cattaneo ainsi que Lionel Perret par au moins un représentant des huit communes signataires exclues du Copil». Lui-même? «J’étais sur la liste des personnes retenues pour intégrer le Copil, Monsieur Steiert me l’avait confirmé via mail. Et il y a 15 jours, mon nom en a disparu», pointe-t-il.

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