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Économie Régionale

Une perte exceptionnelle pour Cremo

En 2022, Cremo a enregistré une perte de 21,5 millions de francs. Interview de son directeur général, Frédéric Métrailler

Frédéric Métrailler, directeur général de Cremo Photo Lib / Charly Rappo, Villars-sur-Glâne, 12.05.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

Aurélie Yuste

Aurélie Yuste

15 mai 2023 à 13:31

Temps de lecture : 1 min

Economie » La plongée est vertigineuse. Cremo boucle l’exercice 2022 sur une perte de 21,5 millions de francs. Le groupe laitier de Villars-sur-Glâne, qui avait enregistré un déficit de 2,9 millions de francs en 2021, pique du nez, malgré une entrée de 11,8 millions de francs, issue principalement de la vente du site de Steffisburg, fermé en 2021, et d’un terrain. En revanche, le chiffre d’affaires est en légère augmentation, à 512,8 millions de francs (+3,4% par rapport à 2021), tout comme le volume de lait transformé, à 337 millions de kilos (+8,2%). Directeur général, Frédéric Métrailler livre son analyse, alors qu’il cédera son poste à Ralph Perroud cet automne, pour devenir directeur des opérations d’une entreprise qui emploie quelque 800 collaborateurs.

L’exercice 2022 boucle sur une perte abyssale. Comment l’expliquez-vous?
Frédéric Métrailler: C’est le cumul de plusieurs facteurs extérieurs. Le prix du lait a atteint un prix élevé avec plusieurs augmentations en cours d’année et un décalage entre les augmentations de prix d’achat et leur report sur le marché. Cela s’explique par une diminution de la production laitière et par une demande globale croissante de la matière première. Le surcoût généré est supérieur à 20 millions de francs.

Ensuite, le piratage informatique, dont nous avons été victimes début juillet 2022, a mis à mal le bon fonctionnement de l’entreprise.Nous estimons les coûts indirects à 3 ou 4 millions de francs. Notre assurance cyberrisques a pris en charge les coûts directs, dont les heures supplémentaires pour remettre les systèmes à niveau. Par contre, malgré la résilience de notre personnel face à la cyberattaque, les pertes de productivité et d’automatisation dans les processus ont duré beaucoup plus longtemps et sont à la charge de l’entreprise.

Y a-t-il d’autres facteurs?
Les fortes hausses des coûts de l’énergie, des emballages et des produits de nettoyage, en raison de l’inflation, entraînent un surcoût de 7 millions de francs. Enfin, nous avons procédé à des corrections de valeur pour 8,7 millions de francs. Il s’agit d’amortissements supplémentaires sur des installations et des activités afin d’éliminer des risques futurs.

Y a-t-il un point positif?
Il y a en plusieurs, dont l’acquisition de Lattesso, au début de 2022, qui est un succès. Le café froid est un des seuls produits laitiers qui continue à avoir une belle croissance sur le marché. Cette marque nous permet de gagner de l’argent, mais aussi d’être proches des consommateurs et de faire des innovations.

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