Dominique Freymond décrypte les défis des entreprises familiales

Economie » L’entreprise familiale est-elle une société comme les autres? Sa gestion est-elle particulière? Auteur d’un ouvrage où il compile 100 anecdotes liées à la gouvernance d’entreprise*, Dominique Freymond donne une conférence ce mercredi dans le cadre de la troisième édition de la Journée des entreprises familiales, organisée à la BCF Arena par la Chambre de commerce et d’industrie du canton de Fribourg. Interview.

Quels sont les principaux problèmes auxquels sont confrontées les entreprises familiales?

Dominique Freymond: Dès l’instant où il y a des divergences entre les familles ou entre les générations, cela peut créer des tensions. Les émotions sont plus importantes dans une entreprise familiale que dans une société anonyme classique. L’humain reste central et il y a parfois des enjeux liés à l’ego ou aux rapports de pouvoir entre les individus.

Vous parlez de «trilemme de la gouvernance familiale». Qu’entendez-vous par là?

La gouvernance familiale, c’est un équilibre complexe à trouver. Je parle de trilemme, parce qu’il y a trois enjeux à concilier, tout en préservant, si possible, les intérêts supérieurs de l’entreprise. Il y a l’aspect patrimonial, à savoir comment on gère le patrimoine qui appartient à la famille. Ensuite, il y a la composante matrimoniale, c’est-à-dire qu’il faut prendre en compte l’extension de la famille avec les conjoints. Enfin, les aspects successoraux sont cruciaux. La pérennité de l’entreprise dépend de la manière dont on intègre les générations suivantes.