Des amis qui se rêvent meuniers à Vuissens
Une bande de copains, dont les agriculteurs Pierre Ménétrey et Lionel Jaquier, a créé la société à responsabilité limitée L’Skdrille pour produire de la farine.
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23 novembre 2023 à 16:40
Broye » La ferme du Major, qui se dresse en face de l’église de Vuissens le long de la route principale, est le lieu de rencontre des habitants du village broyard lors de la fête nationale. Depuis plus de trois mois, elle accueille discrètement sous son toit un moulin monté par cinq amis de la région. «Certains se lancent dans la brasserie artisanale, nous avons voulu nous démarquer en produisant de la farine avec des céréales locales. L’activité reste un marché de niche dans le monde de l’agriculture», concède Pierre Ménétrey, paysan et architecte paysagiste mais aussi propriétaire des lieux.
L’installation toute neuve tourne pour l’instant en fonction des commandes. Elle a pris ses quartiers dans un local réalisé sous les combles par cette bande de potes touche-à-tout et polyvalents, issus de milieux professionnels différents (poseur de sol, électricien, automaticien et paysans). Agés entre 32 et 42 ans, ils se connaissent depuis gamins et ils ont joué au football ensemble dans le club de Thierrens. Un club qui organise chaque année la fameuse revue pour laquelle ils ont travaillé comme techniciens. «L’idée de produire de la farine est née à cette occasion», se souvient Guillaume Pasche.
«Le futur c’est le passé»
Cette équipe de copains aime surtout se retrouver et mener des activités ensemble sans se prendre la tête, estime Clive Hausamman. Et Etienne Martin de poursuivre: «C’est un bon moyen de passer du temps entre potes.» Ce projet correspond aussi à leurs valeurs, qui prônent les produits non industriels et de proximité. Leur devise, «le futur c’est le passé», résume leur état d’esprit: valoriser le savoir-faire des anciens.
45 à 50
tonnes de céréales panifiables par année produites par Pierre Ménétrey
«Notre projet fait aussi sens car nous sommes deux agriculteurs avec Lionel Jaquier. Notre volonté est de favoriser le circuit court entre le producteur et le consommateur tout en proposant un produit de qualité. Ce procédé permet aussi une meilleure rémunération du paysan», admet Pierre Ménétrey, qui récolte entre 45 et 50 tonnes de céréales panifiables par année sur son domaine de 50 ha. Pour Lionel Jaquier, qui comptabilise 30 tonnes annuelles sur son domaine de 31 hectares à Neyruz-sur-Moudon (district du Gros-de-Vaud), ce moulin permet de diversifier les activités et de gagner en indépendance.
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