De la police à la gastronomie, le parcours atypique de la Bulloise Alice Egger

Parcours » On l’écoute comme on suivrait le lapin blanc dans le labyrinthe d’une vie pleine de rebondissements. Son fil d’Ariane? Sa passion pour la cuisine et une générosité chevillée au corps. Alice Egger a tracé sa route, guidée par l’envie d’aider et de partager avec les autres, tout en ayant un caractère de fonceuse. «Mon papa disait que j’étais une guerrière», se souvient la Bulloise, adepte de sports de combat et de virages professionnels inattendus. En 35 ans, elle a été tenancière de bar, policière, restauratrice à la tête d’une table d’hôte, avant de se consacrer à la formation d’apprentis.

Gérante du restaurant Dans la Forêt Lointaine, à Vaulruz, elle transmet désormais sa passion pour la gastronomie à des jeunes en difficulté. L’établissement fait partie du Centre de formation professionnelle et sociale du Château de Seedorf, qui accueille une centaine de jeunes au bénéfice de mesures de l’assurance-invalidité (AI). «C’est le job idéal. Je m’occupe de la gestion d’un établissement tout en gardant un pied dans la cuisine.» Maître socioprofessionnel et responsable du secteur restauration, elle enseigne aux apprentis l’art de la table et du service. «La bienséance, dresser une table avec un molleton, plier des serviettes à l’ancienne: je passe mes journées avec Nadine de Rothschild!» plaisante celle qui aurait aimé vivre à la Belle Epoque, «où l’on prenait le temps de s’attabler».

Une pièce de théâtre

Alice Egger compare la restauration à une pièce de théâtre. «Même si l’on n’est pas en forme, il faut être capable de tourner le bouton. Les gens viennent au restaurant pour passer un bon moment, et nous sommes acteurs de ce moment. Je dis aux apprentis de prendre du plaisir dans le service et de s’accorder cette bulle de bonheur avant de reprendre le cours de leur vie.»