Logo

Canton

Une marque qui célèbre les personnes neuroatypiques

Inspirée par son frère, Victoria Martin lance une marque pour visibiliser les personnes neuroatypiques

LOCE - Copyright olepre@lepre.ch/Oceane LEPRE Rte des bousses 4 3977 Granges

11 janvier 2023 à 02:01

Bulle » C’est une belle histoire, portée par l’amour d’une sœur pour son petit frère. Il n’y a qu’à entendre la manière dont Victoria Martin décrit Joshua: «Il est hyperpositif, très drôle et inspirant. Il a un bon capital sympathie, crée des dessins animés où il s’imagine en train de faire du motocross devant Espace Gruyère!»

Mais Joshua a d’autres particularités. Arrivé bébé chez les parents de Victoria Martin, qui font famille d’accueil à Bulle après avoir habité à Château-d’Œx, le jeune homme de 17 ans peut poser des questions en rafale, se répéter, imiter des voisins de restaurant de façon sonore, comme le décrit sa sœur. Car il souffre d’un trouble du spectre autistique. Pas de quoi le considérer avec pitié ou différemment d’une autre personne: «Il met de la couleur dans nos vies, c’est une personne à part entière», dit avec force la jeune femme de 27 ans. C’est pourquoi elle a créé la marque Oh Josh. Le but est de mettre en lumière les personnes neuroatypiques (qui présentent un fonctionnement cérébral particulier).

Sortir du vase clos

Le déclic a lieu l’année passée, quand Victoria Martin se demande ce que Joshua fera en finissant la classe cycle d’orientation et préprofessionnelle de la fondation Clos Fleuri, à Riaz. «Les perspectives me semblent tristes au niveau de l’intégration. Il restera probablement en vase clos», craint-elle. Et d’ajouter qu’il est rare de voir des personnes neuroatypiques dans les restaurants ou les cinémas. Certains regards, remplis de préjugés, peuvent aussi faire mal.

«J’ai du caractère et je suis assez discrète. Je ne pense pas que c’est incompatible»
Victoria Martin

Victoria Martin songe alors à la mode: «C’est futile, non? Moi je pense que c’est puissant.» Elle imagine le logo et se fait aider par une amie graphiste. Quant au «Oh», il signifie: «Qu’est-ce que tu as encore fait, Josh?» mais dans le sens positif, selon elle.

Il faut dire que celle qui habite à Lausanne pour ses études aime foncer pour ses idées. Elle n’a par exemple pas hésité à faire une école de théâtre pendant une année en France, avant de se lancer dans l’immobilier et le tourisme, puis d’entrer à l’Université de Lausanne. «J’ai du caractère et je suis discrète, je ne pense pas que c’est incompatible. Et je suis assez solitaire quand j’entreprends quelque chose.» Sa maman Elisabeth confirme: «C’est une battante, qui peut être fière de son bagage.» Tout comme une amie, Caroline Favrod-Coune: «Victoria a plein d’idées, et elle est bien placée pour montrer une autre vision.»

La jeune femme contacte la marque Switcher, dont elle apprécie la qualité et l’aspect local, ainsi qu’une entreprise familiale basée en Valais, pour broder le logo. Elle se focalise sur les sweat-shirts: «J’ai l’impression que ce vêtement revient à la mode. Il convient à tous les âges, et on peut le porter large ou plus près du corps. Le logo est placé au-dessus de la poitrine, car des femmes n’ont pas envie d’attirer le regard», détaille celle qui est sensible à la cause féministe.

En faveur d’associations

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus

Dans la même rubrique