CAP 2027. un remède de cheval pour Cremo, qui n'est «pas à vendre»

Economie » Un profond programme de transformation. C’est ainsi qu’est présenté le plan CAP 2027, qui a pour objectif d’assurer la pérennité de Cremo et de moderniser une entreprise en grande difficulté.

Le groupe laitier villarois vise un retour dans les chiffres noirs dès 2024 et il ambitionne de réaliser des économies d’au moins 23 millions de francs en trois ans. Pour rappel, l’exercice 2022 boucle sur une perte abyssale de 21,5 millions de francs, soit le troisième déficit d’affilée et le cinquième en six ans. Zoom sur les principaux axes de ce programme, présenté ce mardi aux médias, avant l’assemblée générale des actionnaires qui se tient mercredi.

Après avoir fermé ses usines de Steffisburg (BE) en 2021 et de Lucens en mai 2023, Cremo annonce la fermeture de sa laiterie bio de Lyss à la fin juin de cette année. Le site emploie cinq collaborateurs. «Trois personnes ont reçu une offre pour un poste à Villars-sur-Glâne et deux autres seront licenciées. Elles bénéficieront du même plan social que pour les personnes touchées par la fermeture des autres sites», indique Frédéric Métrailler, directeur général de Cremo.

«Trois personnes ont reçu une offre pour un poste à Villars-sur-Glâne et deux autres seront licenciées»
Frédéric Métrailler

La fermeture de l’usine de Lucens, prévue initialement à la fin de 2023, a été accélérée. La laiterie de Lyss avait commencé ses activités en 2020 seulement. Cremo a investi une dizaine de millions de francs sur ce site destiné à fabriquer des produits régionaux bio, qui enregistre des déficits annuels de plusieurs centaines de milliers de francs par année. «Il n’y a pas de perspective d’amélioration», assure Georges Godel, président du conseil d’administration de Cremo.

Tout domaine confondu, CAP 2027 regroupe 52 projets de changement. Cremo annonce des investissements de plusieurs dizaines de millions de francs d’ici à 2027, année du centenaire de l’entreprise. En particulier dans le remplacement de la beurrerie, qui date des années 1990, et de la fromagerie de pâtes mi-dures de Villars-sur-Glâne, spécialisée dans la fabrication de Vacherin fribourgeois AOP. «La mise à jour de l’outil industriel est un des nombreux défis majeurs. Avec ces déficits cumulés, il y a une certaine obsolescence qui est arrivée. Les installations ont du retard dans l’entretien. L’obsolescence entraîne parfois des pannes, parfois des retards. Ce n’est pas acceptable. Il faut corriger le tir», martèle Georges Godel.