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Canton

Vuadens. un nouveau partenariat qui fait du bois usagé une source d'énergie

Gruyère Energie et Hubert Etter & Fils vont produire ensemble de l’électricité et de la chaleur

Estimée à 14 millions de francs, une centrale permettra d’exploiter les déchets de bois, dès l’automne 2024 à Vuadens.

12 janvier 2023 à 02:01

Temps de lecture : 1 min

Vuadens » L’énergéticien bullois Gruyère Energie SA (Gesa) et la société Hubert Etter & Fils entendent exploiter ensemble une centrale de cogénération, à Vuadens. L’infrastructure, qui sera mise à l’enquête ce vendredi, permettra de brûler jusqu’à 15’000 tonnes de bois de récupération fribourgeois par an, à la fois pour produire de l’électricité et alimenter le réseau de chauffage à distance de l’agglomération. La mise en service est prévue vers septembre 2024, avec 5 emplois à la clé. Investissement global: 17 millions de francs, dont 14 millions pour la centrale, financée par Gesa.

Ce partenariat, unique dans le canton, vient combler une lacune. A ce jour, moins d’un quart du bois de récupération issu des chantiers, de l’artisanat du bois ou des déchetteries du canton est valorisé dans la région. «La majorité est exportée vers des pays limitrophes, pour incinération ou transformation, notamment en panneaux agglomérés», explique Philippe Etter, administrateur de la société Hubert Etter & Fils. Une étude de l’Institut fédéral de recherche WSL indiquait un potentiel de récupération annuelle et «renouvelable» de 20’000 tonnes pour le canton. «Mais ce chiffre date de 2014 et a évolué à la hausse depuis», estime Philippe Etter.

Un circuit régional

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En milliers de tonnes, la quantité de bois de récupération que pourra brûler la centrale 

Lancé il y a deux ans et dévoilé hier à la presse, ce projet de centrale de cogénération permettra de valoriser quasiment in situ cette ressource indigène, tout au long de l’année. Quelques centaines de mètres séparent en effet le centre de collecte et de transbordement d’Hubert Etter & Fils SA, à la rue du Russon, et la future centrale, prévue au lieu-dit Le Panney, à Vuadens, dans le prolongement de la zone industrielle bulloise de Planchy. La parcelle est déjà en zone, confirme Noam Rey, syndic de la commune de Vuadens, qui appuie politiquement le projet.

Brûlé, ce bois permettra de produire environ 27 GWh de chaleur destinée tout au long de l’année au chauffage à distance de Gesa, qui contribue aussi à la production d’eau chaude sanitaire. Ces 27 GWh représentent la consommation de 2700 logements. Un apport bienvenu, au vu du développement du réseau. Fin 2022, 1045 bâtiments y étaient raccordés et Gesa pense doubler ce nombre d’ici à 10 ans, au vu du rythme d’extension, de la densification du bâti et de l’abandon du mazout. La production thermique devrait donc passer «de 130 GWh à plus de 200 GWh», indique Dominique Progin, directeur énergies et infrastructures de Gesa.

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En millions de francs, l’investissement global pour le projet

Autre intérêt de l’opération: à ce jour, la chaleur fournie par ce réseau émane à 90% du bois, à 5% de rejets thermiques industriels et à 5% du gaz ou du mazout. La centrale de cogénération renforcera la part indigène de ce «mix». «Le prix de cette chaleur sera similaire à celui de nos centrales habituelles, soit 3 à 4 centimes de moins que sur les réseaux régionaux. Et il sera moins exposé à la volatilité des prix du gaz et du mazout», note Claude Thürler, directeur général de Gesa. D’autres sources viendront s’ajouter à ce mix: un potentiel géothermique (LL du 5 juillet 2022) et la récupération de chaleur de la STEP de Vuippens, dont la mise en place débutera cette année.

Moins de dépendance

Parallèlement, la centrale de cogénération produira de l’électricité en continu, en turbinant de la vapeur. Elle générera l’équivalent de la consommation annuelle de 1300 ménages (6 GWh). Là encore, ce courant portera de 20% à 25% environ la part de production de Gesa elle-même. Ce qui renforcera d’autant son indépendance face à la volatilité des marchés. «Le prix du kWh sera sensiblement équivalent à celui d’une grosse centrale solaire», assure Dominique Progin.

La centrale se trouvera aussi à proximité du projet de production d’hydrogène de Gesa, qui offrira ainsi un débouché de plus à ce courant non intermittent. Enfin, la centrale arborera près de 960 m2 de panneaux solaires, dont 413 en façade.

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