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Canton

Fribourg. Un espace de consommation de drogue sécurisé, dans un bus

Un local sécurisé d’injection notamment, destiné aux personnes toxicodépendantes est en projet à Fribourg

Fribourg, le 07 juin 2022 --- La fondation Le Tremplin et le conseil d'Etat fribourgeois ont signe une convention visant a demenager l'institution, qui lutte contre les addictions. L'actuel batiment du Tremplin. PHOTO LAURENT CROTTET, FREIBURGER NACHRICHTENLAURENT CROTTET/Laurent Crottet

15 mai 2023 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Fribourg » Dégarni de ses sièges, un bus a fait son apparition au centre-ville de Fribourg derrière Le Tremplin, a appris La Liberté. Tout un symbole! Car la fondation, active dans l’accompagnement des personnes en situation d’addiction et/ou en grande précarité sociale demande depuis des années un espace de consommation sécurisé (ECS). Autrement dit, un lieu où les personnes toxicodépendantes peuvent consommer dans des conditions sécurisées, en bénéficiant d’un encadrement professionnel. Cette structure pourrait donc être aménagée dans le véhicule.

Fribourg deviendrait ainsi la plus petite ville en Suisse à disposer d’un ECS, parmi les 13 existants qui se trouvent à Lausanne et Genève (pour la Suisse romande), selon Camille Robert, cosecrétaire générale du Groupement romand d’études des addictions. De plus, il s’agirait du premier lieu du genre à se trouver dans un bus.

En vue du déménagement

«Nous sommes très heureux que l’Etat entre en matière pour avancer dans ce projet. C’est une prestation incontournable du domaine de la réduction des risques», salue Nicolas Cloux, directeur du Tremplin. Il ne souhaite pas faire davantage de commentaires, indiquant qu’une communication sera faite avec le Service du médecin cantonal lorsque le projet sera plus avancé.

Claudia Lauper, secrétaire générale à la Direction de la santé et des affaires sociales (DSAS), espère pouvoir donner des informations d’ici à la fin juin, mais avertit: «Le Conseil d’Etat n’a pas encore pris de décision formelle en rapport avec ce projet, des discussions sont encore menées avec divers partenaires et Le Tremplin.» Elle concède qu’un montant a été inscrit au budget de l’Etat, par prudence.

De son côté, Philippe Cotting, directeur de l’association de promotion de la santé et de prévention Reper, est ravi d’un tel aménagement: «Nous y avons beaucoup travaillé», dit-il, précisant que si c’est un bus qui a été choisi – et non des locaux fixes – c’est parce que Le Tremplin doit déménager.

Selon nos informations, le véhicule sera notamment muni d’une bonne ventilation, étant donné que certaines des substances sont inhalées. Du personnel soignant devrait collaborer sur place avec des travailleurs sociaux.

De manière générale, un tel espace a en effet plusieurs buts, comme l’indique Camille Robert: «L’idée est d’offrir aux personnes qui vont faire usage de drogues un lieu calme et protégé, du matériel d’inhalation, d’injection ou de sniff propre et à usage unique. En favorisant la réalisation de gestes effectués dans de bonnes conditions d’hygiène, les consommations sont beaucoup moins dangereuses que dans la rue ou dans des lieux privés. Cet espace est encadré par des professionnels formés à gérer les situations d’urgence (overdoses, plaies importantes, etc.), mais également par un service de sécurité.» La date de mise en service du bus et le lieu de stationnement restent encore flous.

Un modèle envié

Pour sa part, Camille Robert estime que le bus répond à un besoin: «La Suisse est précurseure dans ce domaine, et nous sommes enviés par la France, les Etats-Unis et beaucoup d’autres pays. La fréquentation a explosé dans l’ECS de Genève (le lieu ayant enregistré environ 17’000 passages en 2022, soit plus du double qu’en 2021, ndlr), et un deuxième site va ouvrir à Lausanne.»

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