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Canton

Remettre la clé des champs

La transmission d’une exploitation au sein d’une même famille n’est pas sans difficulté, entre divergences de vision, partage du patrimoine ou prise d’indépendance. Et chaque situation a ses particularités.

Champ de colza. Photo Lib/Alain Wicht, Montborget, le 29.04.2019Alain Wicht/Alain Wicht/La LibertŽ

Camille Besse

Camille Besse

26 janvier 2022 à 11:06

Temps de lecture : 1 min

Agriculture » Qui gérera la comptabilité de la ferme? Où habiteront les parents? Va-t-on se convertir au bio? Au-delà des questions légales, budgétaires et contractuelles complexes soulevées lors de la reprise d’un domaine familial par la nouvelle génération, les différentes étapes de la succession suscitent d’intenses discussions et surtout beaucoup d’émotion.

Car pour ceux qui remettent les clés du domaine, passer du statut de chef à celui d’associé puis d’employé et enfin de retraité, ne va pas sans son lot de tensions, souvent intergénérationnelles. Un rapport de l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel, visant à documenter la situation sociale et psychosociale des familles agricoles du canton*, identifie d’ailleurs ce processus comme source de stress: «la transmission peut être vécue, dans certains cas comme une vraie épreuve tant par les parents qui doivent céder la place que par les jeunes qui doivent réussir à s’imposer».

«L’exploitant se dessaisit de l’œuvre de sa vie»
Samuel Joray

«Dans le cadre d’une succession, l’exploitant se dessaisit de l’œuvre de sa vie, les aspects émotionnels occupent donc une place centrale dans les discussions», explique Samuel Joray. Le conseiller et responsable de la Cellule d’accompagnement des exploitations agricoles en difficulté de Grangeneuve (Cellule AED), précise que la question de la remise du patrimoine figure en bonne place dans les demandes de consultation. «Plus les personnes concernées font preuve d’anticipation, plus il est facile de préserver les aspects humains des relations. L’idéal est d’arriver à se parler et à travailler en toute transparence, dans le respect et la bienveillance», confie-t-il.

Bien que les chiffres exacts ne soient pas connus et qu’il n’est par ailleurs pas obligatoire de se faire accompagner, le conseiller estime qu’une centaine de transferts sont accompagnés chaque année par les différents acteurs du canton. Il n’est d’ailleurs pas rare que les familles reviennent. «Chaque étape de la transmission peut demander un suivi particulier, et prendre du temps. Et les exploitants se trouvent confrontés en général deux fois au processus, passant du statut de repreneur à celui de cédant au fil de leur existence», rappelle Samuel Joray.

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