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Pour qui et selon quels critères? La prime de l’Etat de Fribourg divise le personnel

Une prime peut être allouée aux employés méritants du service public. Son attribution questionne

Manifestation du Syndicat des services publics (SSP) à la place Georges-Python, pour dénoncer le texte "arbitraire" de la révision de la loi sur le personnel de l'Etat, qui sera débattu au Grand Conseil la semaine prochaine. Ici Gaétan Zurkinden, secrétaire réginal du SSP. Photo Lib/Alain Wicht, Fribourg, le 17.06.2021Alain Wicht/Alain Wicht/La LibertŽ

François Tardin

François Tardin

3 mai 2023 à 15:50

Politique salariale » Catastrophique, inapplicable, contre-productif. D’habitude mesuré, Bernard Fragnière s’étrangle presque à la simple évocation de la prime de reconnaissance introduite dans la nouvelle loi sur le personnel de l’Etat. Le président de la Fédération des associations du personnel du service public du canton de Fribourg (Fede) parle même de «grand n’importe quoi».

A la base, le Conseil d’Etat voulait introduire ce système de prime de reconnaissance d’un montant maximal de 2500 francs par personne afin de «valoriser et remercier des équipes ainsi que des collaborateurs pour un travail de nature exceptionnelle». A l’arrivée, son application ne se fait pas sans difficultés et les futurs bénéficiaires affichent leur scepticisme.

Des groupes récompensés

«Toutes les associations de personnel étaient opposées à l’introduction de cette prime car elle n’engendre pas un esprit positif», réagit Claire Spring, coprésidente de la Société pédagogique fribourgeoise francophone (SPFF). Elle salue cependant la décision de la Direction de la formation et des affaires culturelles (DFAC) de n’attribuer que des primes collectives, c’est-à-dire de récompenser un groupe d’enseignants qui auraient mené à bien un projet hors du commun. «Nous n’y étions pas favorables non plus. Mais comme nous n’avons pas le choix, nous faisons avec», poursuit-elle.

«Cette prime car elle n’engendre pas un esprit positif»
Claire Spring

La coprésidente de la SPFF estime que ce sera surtout difficile pour les directeurs d’école de déterminer ce qui est exceptionnel. «Est-ce exceptionnel de préparer pendant deux ans un spectacle avec les élèves? J’imagine que oui mais en même temps, nous faisons notre travail», déclare-t-elle.

Mais qui a fait quoi?

Directeur du Cycle d’orientation de Guin et député centriste, Laurent Baeriswyl l’admet: «c’est délicat car nous ne sommes pas habitués à ce genre d’exercice. Nous en avons évidemment discuté avec mes collègues directeurs d’établissement car il y a des craintes que ces primes soient contre-productives et finissent par créer des divisions au sein du corps enseignant». Pour lui, les primes de groupe se justifient dans son domaine mais posent d’autres questions. «Il faut notamment définir qui est lié à un projet», explique-t-il. Par contre, les montants, qui vont de 200 à 2500 francs par personne, ne dépendent pas du taux d’occupation et doivent être versés équitablement entre les membres d’une équipe.

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