Parker Meggitt taille dans les effectifs de Villars-sur-Glâne

Economie » C’est le choc chez Parker Meggitt à Villars-sur-Glâne. L’entreprise a annoncé hier à ses collaborateurs l’ouverture imminente d’une procédure de consultation en vue d’un licenciement collectif portant sur 70 postes de travail, a appris La Liberté. La réduction des effectifs envisagée concerne le personnel qui n’est pas affecté directement à la production.

Parker Meggitt, qui conçoit et fabrique une gamme de capteurs et de systèmes électroniques pour les secteurs de l’aérospatiale et de l’énergie, emploie 439 collaborateurs dans la périphérie de Fribourg. Quelque 260 collaborateurs seraient potentiellement concernés par un licenciement. «La baisse des effectifs envisagée résulte de la nécessité de réduire la complexité des activités sur le site, d’optimiser la structure organisationnelle et de réduire les coûts d’exploitation afin de maintenir sa compétitivité», justifie l’entreprise dans une prise de position répondant aux questions de La Liberté.

En mains américaines

Cette restructuration intervient alors que Meggitt a intégré le groupe Parker Aerospace en septembre 2022, après le rachat du groupe britannique Meggitt par la multinationale américaine Parker-Hannifin. Validée par les actionnaires en septembre 2021, la transaction a été finalisée une année plus tard. «Pendant une année, rien n’a changé. Par contre, depuis septembre dernier, une dizaine de licenciements ont été prononcés, à coups d’un, deux ou trois suppressions de postes à la fois. Aujourd’hui, c’est le grand nettoyage», confie un employé.

Autant dire que l’ambiance est tendue dans l’usine de Villars-sur-Glâne. «Le secteur de la production croule sous le travail, mais il régnait déjà une certaine incertitude. Nous nous attendions à des annonces, mais pas de cette ampleur», ajoute notre interlocuteur. Ces derniers mois, le site fribourgeois a également enregistré le départ de plusieurs de ses responsables.

Formellement, la consultation devrait s’achever le 12 mai. «Le plan proposé ne reflète en aucun cas les performances ou les contributions des employés potentiellement concernés, et Parker Meggitt cherche activement des moyens de réduire l’impact de cette mesure envisagée, y compris par le biais du processus de consultation», ajoute Parker-Hannifin.

Les syndicats se préparent à entrer en action. «Nous allons très rapidement entreprendre des démarches auprès de l’entreprise pour défendre le personnel concerné», annonce Yannick Ferrari, responsable du mouvement syndical chez Unia Fribourg.

Les autorités cantonales ont été informées par l’entreprise de l’ouverture d’une procédure de consultation. «Nous regrettons bien évidemment cette décision», réagit le conseiller d’Etat Olivier Curty, directeur de l’Economie, de l’emploi et de la formation professionnelle, qui indique que sa direction est en contact régulier avec l’entreprise. Olivier Curty reste toutefois positif: «Les activités du site de Villars-sur-Glâne sont très attractives et complémentaires pour le groupe Parker Hannifin. Les personnes employées sur le site ont un très haut niveau de qualification et de fortes compétences technologiques.»