Estavayer. où sont passées les oppositions au quartier Gare-Casino?

Estavayer » Branle-bas de combat au sein de l’Administration communale d’Estavayer. Des employés cherchent depuis plusieurs jours la trace de deux oppositions déposées à la fin de l’année 2021 par des citoyens d’Estavayer-le-Lac à l’encontre de l’imposant bâtiment que prévoient de construire les Transports publics fribourgeois (TPF) dans le futur quartier Gare-Casino. Pour l’heure, ces documents restent introuvables, a appris La Liberté.

Le problème est que le préfet de la Broye Nicolas Kilchoer a délivré le permis de construire aux TPF en novembre dernier sans connaître l’existence de ces oppositions puisqu’elles ont été égarées par l’administration communale et qu’elles n’ont donc pas été traitées. Averti par les autorités communales d’Estavayer, le magistrat doit statuer sur le devenir du permis. Ce dernier est pour l’heure toujours valable tant qu’une décision n’a pas été rendue dans le cadre de cette affaire, précise Nicolas Kilchoer.

Le visage du futur quartier Gare-Casino

«Les opposants concernés se sont manifestés lorsqu’ils ont appris que le permis de construire avait été délivré. Ils se sont alors étonnés de cette décision, car ils n’avaient pas eu de réponse de la commune concernant le traitement de leurs oppositions», indique le syndic Eric Chassot.

Lettres en recommandé

L’élu ajoute que les citoyens ont envoyé leur lettre en recommandé à La Poste. Ils ont pu prouver que leur envoi avait bien été retiré par la commune fin 2021. «Selon notre lecture actuelle, deux oppositions ont été perdues. Elles ont disparu entre La Poste et l’Hôtel-de-Ville (deux bâtiments distants de quelques dizaines de mètres, ndlr). Du personnel a été mobilisé, et l’administration a été mise sens dessus dessous pour trouver leur trace. Sans succès. A ce jour, il n’y a aucune raison qui explique leur perte, c’est un grand mystère», lâche avec consternation le syndic.

«Deux oppositions ont été perdues entre La Poste et l’Hôtel-de-Ville»
Eric Chassot

Celui-ci affirme que le processus de traitement des oppositions au sein de l’administration a été analysé dans son ensemble. «Il y a eu une enquête interne, tous les scénarios possibles ont été étudiés. Les faits remontent au 1er décembre 2021, il est difficile pour les personnes concernées de se remémorer précisément ce qu’elles ont fait ce jour-là. Une personne est déléguée pour aller à La Poste. Elle signe les recommandés, les prend en main et se rend immédiatement à son bureau. Il y a un premier enregistrement informatique. La version originale est livrée ensuite au service concerné. On devrait avoir deux copies numériques et l’original, ce qui n’est pas le cas… C’est la preuve que ces oppositions n’ont même pas été numérisées», poursuit Eric Chassot.