Où et comment observer les Perséides? Notre guide pratique

Cette semaine, les Perséides sont de retour dans le ciel du canton. Dès la nuit tombée, il faudra pointer son regard vers l’infini pour apprécier les pluies d’étoiles filantes qui sont en fait des poussières de la comète Swift-Tuttle. Lorsqu’elle passe à proximité de la terre, ses résidus s’enflamment en entrant dans l’atmosphère. On vous rassure, aucun danger pour les curieux, les poussières sont minuscules et sont totalement désintégrées. Durant la période des Perséides, 100 à 200 étoiles filantes traversent le ciel chaque heure.

Mais encore faut-il les repérer! Avant de fixer les étoiles, voici notre guide pratique afin de profiter au mieux de vos soirées d’observation.

Si les Perséides sont déjà visibles, le pic est pour la fin de la semaine. Dans la nuit de samedi à dimanche, plusieurs communes éteindront leur éclairage public (voir la carte ci-dessous). Non seulement pour sensibiliser à la pollution lumineuse, mais aussi pouvoir profiter des Perséides. «Nous éteignons tout ce qui est public, y compris les passages piétons», souligne Alain Sansonnens, chargé de communication de la ville de Bulle qui participe au Projet Perséides qui fête cet été sa cinquième édition. «Evidemment que nous n’atteindrons pas, dans les villes, l’obscurité totale, admet Olivier Martin, président de l’association. La réduction de la pollution lumineuse aide déjà à avoir de bonnes conditions pour l’observation.»

Une nuit à la belle étoile filante

Outre la ville de Bulle, 27 autres communes du canton de Fribourg francophone, de la Broye vaudoise et du Pays-d’Enhaut couperont l’éclairage public à la suite de l’appel de l’association, «au total, 211 communes le feront en Suisse Romande», se réjouit Olivier Martin. Des événements seront aussi organisés. Si Projet Perséides concentre ses activités sur le canton de Vaud et Neuchâtel, à Orbe notamment, à Fribourg aussi on marquera le coup. Si l’observatoire d’Ependes affiche déjà complet, on peut encore réserver sa place à Moléson qui a mis en place «la quinzaine des étoiles» depuis le 2 août jusqu’à ce samedi. Mais pas besoin de faire beaucoup de kilomètres pour observer les étoiles filantes: «le meilleur endroit, c’est à côté de chez soi», sourit Bruno Chardonnens, membre de l’équipe d’animation de l’observatoire d’Ependes.

«Il n’est pas nécessaire de se rendre dans un observatoire, elles sont visibles de partout.» Mais, comme le souligne Bruno Chardonnens, il faut trouver le bon coin, à l’abri des lumières indiscrètes. «Un endroit un peu isolé, pas nécessairement au sommet d’une colline, car la pollution lumineuse venant du bas peut y être forte, souligne l’ancien président de l’observatoire. L’important c’est d’avoir une bonne vision sur le ciel.»

Cartes des communes romandes participant au Projet Perséides:

Même si des villes comme Bulle ou Payerne éteindront leur éclairage public, mieux vaut s’éloigner des centres urbains. «L’idéal est de rejoindre des zones moins densément peuplées où l’éclairage est moindre, rappelle Olivier Martin. Typiquement, certaines petites communes qui font partie de notre opération proposent des points d’observation.» Souvent décrit comme le paradis pour les amateurs d’étoiles filantes, le parc du Gantrisch, autoproclamé «Sternenpark», soit le parc des étoiles, sera très prisé au niveau du Gurnigel. «C’est bien dégagé, en altitude, l’endroit est reconnu, mais souvent très couru et avec les allées et venues des voitures, cela peut parasiter l’observation.»

Autre élément pouvant déranger l’observation: la brume. Souvent non perceptible depuis le sol, elle peut obstruer la vision. «Aller au sommet du Gibloux ou de La Berra peut ainsi aider, souligne Bruno Chardonnens. Au-dessus de cette couche, on voit mieux le ciel sombre.»

«La règle d’or est que quel que soit le coin de ciel que vous regardez, les étoiles filantes passeront par ailleurs», rigole Bruno Chardonnens. D’après leur nom, les Perséides arrivent depuis la constellation de Persée, qui se lève actuellement à l’est. Ce n’est pas pour autant qu’il faut se fixer dans cette partie du ciel. «On peut regarder dans n’importe quelle direction, il n’y a pas de règle», relève le responsable des activités de l’observatoire d’Ependes. «Théoriquement, les étoiles filantes font le cheminement est-ouest, mais cela peut être est-sud comme est-nord.»