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Canton

Les sponsors sur les montgolfières sont de plus en plus rares

Dans l’univers de l’aérostation, les sponsors se font plus rares, mais deviennent moins cruciaux


27 janvier 2023 à 02:01

Château-d’Œx » L’aérostation, c’est une passion, mais c’est aussi un métier, et il faut le financer. Au 43e Festival international de ballons, qui se tient jusqu’à ce dimanche à Château-d’Œx, se croisent sportifs amateurs et sociétés commerciales de vols en ballons. Pour les acteurs du secteur, il devient de plus en plus difficile d’obtenir des sponsors. Mais le poids de ces financeurs devient moins essentiel à mesure que les entreprises grossissent et que le salariat des pilotes se développe.

Vers 10 h ce jeudi matin, la montgolfière en forme de coq de Guillaume de Montgolfier et Alexis Bruggeman entame son ascension au-dessus du Pays-d’Enhaut. Ces deux Français de 46 ans descendent d’une branche collatérale des frères Montgolfier, inventeurs du véhicule du même nom à la fin du XVIIIe siècle. Agent immobilier de profession, Guillaume de Montgolfier a obtenu sa licence de pilote en 2001. Trois ans plus tard, il fait découvrir le vol à son cousin. «Dès mon baptême, j’ai su que je voulais être pilote», affirme Alexis Bruggeman. «En 2006, j’ai obtenu mon brevet et, avant même d’avoir mon premier ballon, j’avais trouvé mon premier sponsor.»


Sponsoriser ses débuts

Pour les amateurs d’aérostation, le prix de l’équipement peut vite devenir prohibitif. Et le sponsoring peut représenter un moyen efficace de réduire les coûts. «L’entreprise finance l’enveloppe à gaz afin d’y apposer son logo. A l’époque où j’ai acheté mon premier ballon, cela représentait 25’000 euros, ce qui n’est pas négligeable», explique Alexis Bruggeman avant de conclure: «Pour les sponsors, c’est un moyen de communication formidable. Les montgolfières sont bien le seul support publicitaire que tout le monde aime prendre en photo.»

«Les montgolfières sont bien le seul support publicitaire que tout le monde aime prendre en photo.»
Alexis Bruggeman

Néanmoins, la concurrence entre pilotes peut être rude. «Il m’est arrivé de négocier un contrat avec une entreprise et de voir le financement m’échapper parce qu’un membre du comité de direction qui devait valider l’accord a proposé une de ses connaissances durant la séance», se souvient Alexis Bruggeman.

Malgré l’impact marketing des montgolfières, les entreprises semblent moins enclines à jouer les mécènes aérostatiques. Et en premier lieu, ce sont les festivals qui en font les frais. «Certaines entreprises qui nous parrainaient depuis des décennies se sont retirées, comme la Banque cantonale vaudoise, Honda ou Parmigiani», constate Myriam Dégallier, directrice de Pays-d’Enhaut Région, Economie et Tourisme, qui gère le marketing et les finances du Festival international de ballons. Elle poursuit: «De nos jours, les entreprises se promeuvent par d’autres biais que le sponsoring. Je pense que le développement des outils numériques a grandement contribué à cette évolution des pratiques, d’autant que le trafic sur les moteurs de recherche et les réseaux sociaux a l’avantage d’être mesurable au nombre de clics, contrairement à une publicité apposée au flanc d’un aérostat.»

Myriam Dégallier pointe également une spécificité, propre aux festivals de ballons, qui peut rebuter d’éventuels sponsors: «On offre à nos partenaires la possibilité d’inviter leurs clients à effectuer des tours en ballon pendant le festival. Or, avec les scandales de corruption et les débats autour de l’acceptation de cadeaux en nature, les collectivités et entreprises publiques, mais aussi les dirigeants d’entreprise du secteur privé rechignent à accepter ce genre de gratifications. Avec une place à 390 francs, le calcul est vite fait.»

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