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Canton

Les routes fribourgeoises ne manqueront pas de sel

L’entretien des routes cantonales est paré à affronter neige et verglas, sur son réseau de 640 km

D??p??t principal de sel destin?? aux routes cantonales; livraison de sel de B??le Photo Lib / Charly Rappo, Ch??nens, 27.01.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Libert??

27 janvier 2023 à 22:37

Entretien » S’il est une pratique qui n’est pas exposée au risque de pénurie, c’est bien le salage des 640 km de routes cantonales, piloté par l’entretien des routes cantonales (ERo). «La conjoncture internationale n’a pas d’impact sur l’approvisionnement», assure Nicolas Blanchard, chef du centre logistique de l’ERo, baptisé la Tour Rouge, à Fribourg.

Car ce n’est pas du sel russe, mais bien du sel indigène extrait par les Salines Suisses, qui est saupoudré sur le macadam fribourgeois, avec un zest d’antiagglomérant. «L’approvisionnement en sel est assuré par l’exploitation prévue jusqu’en 2075 d’un gisement dans le nord-ouest de la Suisse. Au-delà de cette période, l’exploitation de nouveaux sites, déjà en cours d’évaluation, est prévue. En principe, la Suisse dispose de réserves de sel pour plusieurs siècles», confirme Frank Butz, responsable de la communication des Salines Suisses.

«En principe, la Suisse dispose de réserves de sel pour plusieurs siècles»
Frank Butz

Quant au stock fribourgeois, il est lui aussi généreux. L’imposante halle de Chénens, d’une capacité de 3800 tonnes, sera encore pleine à 60% lundi, tandis que les silos répartis dans les trois arrondissements de l’ERo sont remplis à 80% de leur capacité totale (1900 tonnes). Soit un disponible de 3800 tonnes. Mine de rien, le réseau cantonal a tout de même déjà «consommé» 2600 tonnes de sel depuis le début de la saison en cours. «La moyenne des cinq derniers hivers complets est de 4257 tonnes. Le pic remonte à l’hiver 2020-2021, avec 6487 tonnes», note Nicolas Blanchard.

2600

Les tonnes de sel utilisées depuis le début de la saison

C’est par train que la précieuse poudre parvient en gare de Chénens, en provenance de Bâle. «Chaque container est transféré sur un camion et parcourt quelques centaines de mètres entre la gare et le dépôt de sel. Le transport par train, c’est un geste pour la planète. Dans la halle, nous utilisons aussi depuis peu une chargeuse 100% électrique pour la manutention.»

Autre avantage de la halle de Chénens, mise en service en 2009: «Sa capacité de stockage nous permet de commander du sel en été, à meilleur prix qu’en hiver. Soit 160 francs la tonne, au lieu de 200 francs. C’est intéressant, d’autant qu’une forte hausse nous a été annoncée», note Nicolas Blanchard. Cette augmentation «de 10 et 20% selon le type de sel», dès le 1er avril prochain, «correspond à la part de l’augmentation des coûts de l’énergie et des facteurs de production», confirme Frank Butz. Il signale que les tarifs n’ont pas évolué depuis vingt ans.

La météo et le flair

L’ERo, qui dépend du Service des ponts et chaussées, ne procède pas lui-même au déneigement, mais il l’amorce. Plus de 80 cantonniers se relaient pour assurer neuf piquets hivernaux, en sillonnant les routes, de jour comme de nuit, week-ends compris. A ces cantonniers d’alerter les entreprises mandatées pour assurer l’entretien hivernal du réseau, réparti en 31 lots. La météo (température, humidité) ou les prévisions sont bien sûr les déclencheurs des interventions, tout comme les sondes dont sont équipés certains véhicules, qui permettent de mesurer en continu la température de la route et son humidité. Mais le feeling et l’expérience jouent un rôle.

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